Arabie Saoudite : 198 Exécutions en 2024, un Record Frappant qui Scandalise le Monde
2024-09-28
Auteur: Chloé
L'Arabie saoudite a choqué le monde en exécutant 198 personnes en 2024, atteignant un record alarmant depuis plus de trois décennies, selon un décompte de l'AFP basé sur des médias officiels. Ce chiffre fait suite à l'annonce par l'agence de presse officielle saoudienne de la mort de trois prisonniers, intensifiant les préoccupations internationales autour de la situation des droits de l'homme dans le royaume.
En effet, l'Arabie saoudite figure parmi les pays ayant le plus haut taux d'exécutions au monde, se classant juste derrière la Chine et l'Iran, selon l'ONG Amnesty International. Depuis 1990, il y a eu une augmentation inquiétante des exécutions dans cette riche monarchie du Golfe, mises en œuvre sous une application stricte de la loi islamique. Le précédent record était de 196 exécutions en 2022, signalant une tendance dérangeante.
Les défenseurs des droits de l'homme critiquent régulièrement cette pratique, la considérant excessive et incompatible avec les efforts du royaume pour se présenter comme un acteur moderne sur la scène internationale. Jeed Basyouni, directeur du Moyen-Orient pour l'ONG Reprieve, a exprimé son indignation, affirmant que ce nouveau record témoigne du fait que "l'Arabie saoudite a renoncé à faire semblant de réformer son utilisation de la peine de mort". Il a également soulevé la question de la diminution de la pression occidentale sur Ryad, qui se sent désormais "libre de se comporter comme il le souhaite".
En 2024, le gouvernement saoudien a exécuté 52 personnes pour des infractions liées aux stupéfiants et 32 pour des activités terroristes. Malgré les incertitudes sur les chiffres d'avant 1990, l'exécution de masse la plus tragique remonte à mars 2022, lorsque 81 personnes ont été exécutées en une seule journée.
Ryad justifie cette politique par la nécessité de "maintenir l'ordre public", précisant que les peines ne sont appliquées qu'après l'épuisement de tous les recours légaux. Toutefois, ce chiffre élevé d'exécutions contredit les affirmations du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui a déclaré en 2022 à la revue américaine The Atlantic que le royaume avait en grande partie aboli la peine de mort, à l'exception des cas les plus graves impliquant des menaces sur la vie d'autrui.
La montée des exécutions s'accompagne d'une augmentation notable des condamnations à mort pour des délits liés à la drogue. En septembre dernier, 31 organisations internationales et arabes de défense des droits de l'homme ont dénoncé ce qu'ils décrivent comme une "forte augmentation" des exécutions dans ces cas précis. En 2022, les Nations Unies avaient déjà appelé les autorités saoudiennes à "mettre un terme à la peine de mort dans ces contextes".
Alors que la communauté internationale observe avec inquiétude ces tragédies, la question des droits de l'homme en Arabie saoudite demeure brûlante et nécessite une attention immédiate et soutenue.