L'Indonésie est à un tournant décisif dans sa relation avec Apple. Le pays, riche en opportunités de marché mais exigeant en matière de normes locales, attend la confirmation d'un investissement colossal de 1 milliard de dollars (environ 960 millions d'euros) de la part du géant technologique. Ce conflit a débuté en octobre dernier avec l'interdiction de la vente de l'iPhone 16, le dernier smartphone d'Apple, dans cette nation de 277 millions d'habitants, un événement qui pourrait redéfinir l'engagement d'Apple en Asie.

Le gouvernement indonésien a mis la pression sur Apple pour qu'elle augmente la proportion de pièces fabriquées localement, conformément à la politique TKDN (certificat de niveau de contenu national). Actuellement, pour les smartphones 4G et 5G, cette exigence est fixée à 35 %. Bien qu'Apple ait tenté de compenser ses manquements en investissant dans des initiatives de formation et de recherche à travers trois Apple Developer Academies, cela ne suffisait pas. En effet, le seuil d'investissement promis de 1 600 milliards de roupies (environ 95 millions d'euros) en 2023 n'a pas été atteint.

Face à cette situation, le gouvernement indonésien a menacé de suspendre la licence pour l'iPhone 16, une situation que l'entreprise californienne cherchait à éviter à tout prix. Pour apaiser les tensions, Apple a proposé une augmentation de 10 millions de dollars, suivie d'une autre offre de 100 millions de dollars pour établir une quatrième académie à Bali et une usine pour la fabrication de coussinets d'écouteurs. Cependant, Jakarta a rejeté cette proposition, arguant qu'elle ne respectait pas les principes d'équité sur le plan de la création d'emplois et du contenu local, surtout en comparaison avec d'autres concurrents.

La pression monte, et les enjeux sont plus qu'économiques : ils touchent à la souveraineté technologique de l'Indonésie et à sa volonté de se transformer en un hub technologique régional. Pour Apple, réussir à s'imposer sur ce marché pourrait être la clé de son expansion en Asie, notamment dans le secteur des smartphones. La question demeure : l'entreprise californienne saura-t-elle relever ce défi et répondre aux attentes indonésiennes, ou verra-t-elle son rêve de domination sur le marché asiatique s'envoler ?