
Algérie : 10 ans de prison requis contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal
2025-03-20
Auteur: Marie
Le parquet du tribunal de Dar El Beida, situé près d'Alger, a requis une peine de 10 ans de réclusion contre l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qui est accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie. Ce procès a été largement couvert par les médias algériens le 20 mars.
La décision finale est attendue pour le 27 mars, date à laquelle le tribunal annoncera son verdict. Boualem Sansal est en détention depuis la mi-novembre, lorsqu'il a été arrêté à son arrivée à l'aéroport d'Alger.
Les accusations portées contre lui reposent sur l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui considère comme terroriste ou subversif tout acte menaçant la sûreté de l'État ou l'intégrité du territoire. Ce cadre juridique est souvent utilisé par les autorités pour réduire au silence les voix critiques.
Les tensions autour de cette affaire se sont intensifiées après que le romancier a été cité dans un entretien avec le média français Frontières, qui est perçu comme ayant une ligne éditoriale d'extrême droite. Dans cet échange, il soutenait que les territoires marocains avaient été amputés sous la colonisation française au profit de l'Algérie. Cette déclaration a suscité l'ire des autorités algériennes, qui ont interprété ses remarques comme une provocation.
L'arrestation de Sansal a entraîné de vives réactions, provoquant une onde de choc parmi les communautés d'intellectuels et d'écrivains, qui ont dénoncé des accusations sans fondement et une atteinte à la liberté d'expression. Des associations de défense des droits de l'homme ont également exprimé leur indignation face à cette procédure judiciaire.
Boualem Sansal, connu pour son style provocateur et son engagement envers des problématiques sociopolitiques, a longtemps affirmé être né en 1949. Cependant, des révélations de son éditeur, Antoine Gallimard, incriminent l’année 1944 comme sa véritable date de naissance, ce qui le placerait aujourd'hui à 80 ans. La nature même de cette affaire met en lumière les tensions persistantes en Algérie concernant la liberté d'expression et la répression de la dissidence politique.