
Alerte rouge pour l'enseignement supérieur : les formations en danger à cause du Haut Conseil de l'évaluation
2025-03-11
Auteur: Jean
L'enseignement supérieur français est à un tournant critique. Face aux coupes budgétaires et aux vérités "alarmantes" révélées par le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, l'intersyndicale de l'enseignement supérieur organise une mobilisation massive, prévue le mardi 11 mars. Tous, des personnels aux étudiants, sans oublier les parents réunis dans la FCPE, sont invités à se rassembler dès 12h30 à Paris, sur la célèbre place de la Sorbonne.
L’alerte est claire : plusieurs filières sont en péril suite à des avis négatifs du Haut Conseil. Selon un rapport de France Inter, des formations comme celles des arts, des lettres, ainsi que des sciences humaines et sociales sont particulièrement touchées. Ces avis mettent en lumière un taux de professionnalisation jugé "insuffisant". Dans une période d’austérité budgétaire, ces critiques pourraient entraîner la suppression pure et simple de certaines formations.
Le Haut Conseil, instance indépendante responsable de l’évaluation des formations, a délivré de nombreux avis défavorables lors de sa dernière vague d’inspections, ce qui inquiète profondément les syndicats. En effet, le ministère pourrait considérer ces avis dans ses décisions d'accréditation, mettant en jeu l’avenir de milliers d’étudiants.
Anne Roger, la secrétaire générale du Snesup-Fsu, souligne que des critères jugés "incompréhensibles" sont appliqués dans ces rapports. Elle vise particulièrement le taux d’encadrement et d’internationalisation des diplômes. Sa préoccupation est le sort de milliers d’étudiants, notamment à l’université Gustave Eiffel où 3 000 étudiants seraient affectés par ces jugements peu favorables. À l’université d'Amiens, la situation est tout aussi alarmante avec 53 % des diplômes en licence qui ont reçu des avis défavorables.
Les ramifications de ces avis sont dévastatrices. Les formations en philosophie, par exemple, sont particulièrement visées. Si la tendance se poursuit, l'avenir de l'enseignement de la philosophie pourrait être en danger d’extinction d’ici septembre 2026, alerte Anne Roger. Les présidents d’universités ont donc pris l’initiative de contacter le Haut Conseil en plaidant pour un moratoire et un réexamen des critères d'évaluation, qui semble leur échapper.
Cette situation soulève des enjeux cruciaux pour l'avenir de l'enseignement supérieur en France. Les étudiants s'interrogent de plus en plus sur les compétences qu'ils vont acquérir et sur leur avenir professionnel. Le ministère de l'Éducation supérieure, pour l'instant, reste silencieux, laissant les acteurs de l’éducation inquiets et frustrés. Comment réagir face à un tel bilan ? La mobilisation générale de la communauté éducative pourrait-elle influer sur ces décisions critiques ? La réponse reste incertaine.