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ALERTE ! "J'ai dû vendre" : Quand les propriétaires de passoires énergétiques se rendent à l'évidence

2025-01-03

Auteur: Léa

Contexte légal et enjeux

À partir du 1er janvier 2025, les logements considérés comme des passoires thermiques, c'est-à-dire ceux affichant un diagnostic de performance énergétique (DPE) classé G, ne pourront plus être mis en location en France. Cela concerne près de 600 000 biens immobiliers, mettant en lumière une crise énergétique inédite.

Les locataires actuels ne seront pas expulsés pour le moment, bien qu'un flou juridique demeure. Cependant, les propriétaires doivent engager des travaux pour améliorer le DPE de leurs logements inoccupés avant de pouvoir les louer à nouveau.

La loi Climat et résilience, adoptée en 2021, impose des normes de performance énergétique de plus en plus strictes. Les logements classés G+ ont déjà été jugés indécents en 2023, et les G suivront dès 2025, avant que les logements F le soient en 2028, puis E en 2034. Les propriétaires sont donc sous pression pour réaliser des rénovations significatives.

Témoignages de propriétaires en difficulté

"Je pourrais louer facilement, mais c'est interdit"

À Paris, Audry, retraité de 68 ans, a décidé de mettre en vente son appartement près de Nation. Bien qu'il soit bien rénové, il n'a d'autre choix que de vendre. "Je sais que je n'aurais aucun mal à trouver un locataire, mais la loi m'interdit de le faire. Donc, je n'ai pas d'autre option", explique-t-il. Pour lui, les travaux nécessaires semblent trop lourds à entreprendre. "Pour améliorer le DPE, il faudrait doubler presque tous mes murs... C'est juste trop lourd à gérer."

Une ironie amère pour ce propriétaire : des centaines d'étudiants et jeunes actifs à Paris se retrouvent sans logement décent, alors qu'il a un bien en état acceptable. "Humainement, c'est dramatique. Les décisions prises par le gouvernement sont à la fois nécessaires pour l'environnement, mais elles ignorent la réalité du marché immobilier", déclare-t-il avec désespoir.

Pour d'autres, comme Sylvie, propriétaire d'un studio classé G, la situation est alarmante. "Ce bien sera vide la plupart du temps. Je ne peux pas le louer, je ne veux pas le vendre", confie-t-elle. À 59 ans, elle craint pour son avenir financier et les effets d'une taxe sur les logements vacants. "Je ne serais en mesure de rembourser le prêt qu'avec une maigre retraite de 1 400 euros, et si je ne loue pas ce bien, les taxes vont s'accumuler. C'est une véritable punition pour moi."

Malgré tout, Sylvie garde espoir et s'informe continuellement sur les évolutions des lois. "Je regarde encore pour des actualités sur les passoires énergétiques, car je crois qu'il y aura des changements. Le gouvernement ne peut pas rester inactif face à cette situation", espère-t-elle. Une proposition de loi a en effet été présentée pour adapter le calendrier et clarifier les contraintes, mais reste à l'arrêt depuis un moment.

Conclusion

Ces témoignages montrent l'urgence de repenser la gestion des logements énergétiques en France. Les propriétaires sont pris entre la nécessité de rénover et la difficulté de gérer des biens qu'ils ne peuvent pas louer. Le temps presse avant l'échéance de 2025, et la solution ne semble pas encore à portée de main.