La Moldavie est actuellement confrontée à une pression sans précédent de la part de la Russie, alors que de nombreuses entreprises dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie sont complètement paralysées. Jeudi, le dirigeant économique, Sergueï Obolonik, a annoncé que toutes les entreprises industrielles étaient à l'arrêt, à l'exception de celles liées à la production alimentaire. Il a exprimé sur Telegram une profonde inquiétude face à une "crise grave" aux conséquences "irréversibles". "Il n'y a pas de ressources énergétiques pour le secteur industriel", a-t-il mis en garde. Cette situation dramatique fait suite à l'arrêt des livraisons de gaz russe, qui étaient vitales pour les 500 000 habitants de la Transdniestrie, dans un contexte de désaccord financier avec la capitale moldave, Chisinau.

Jusqu'à présent, Gazprom, le géant russe du gaz, fournissait la Transdniestrie via le fournisseur local Tiraspoltransgaz, souvent sans paiement. En raison de la non-reconnaissance internationale de la Transdniestrie, les demandes de paiement étaient faîtes à Chisinau, intensifiant ainsi une dette envers Gazprom. En réponse à cette crise inattendue, un état d'urgence a été décrété en Moldavie pour 60 jours depuis le 16 décembre. Le chef séparatiste, Vadim Krasnosselski, a reconnu mercredi un "problème" et convoqué une réunion d'urgence.

La situation dans la Transdniestrie est jugée "difficile" par le porte-parole du gouvernement moldave, Daniel Voda, qui a appelé la Russie à "cesser son chantage". Sur le terrain, les habitants sont conseillés de "s'habiller chaudement" et de "se rassembler dans une seule pièce" pour se protéger du froid, tout en évitant les moyens de chauffage non sécurisés pour prévenir les incendies. Les autorités ont rapporté que 131 écoles et 147 jardins d'enfants ont dû être coupés du réseau de gaz, ce qui est catastrophique pour l'éducation des enfants. Les examens universitaires se dérouleront en ligne dans les prochains jours, une décision prise en raison des circonstances exceptionnelles.

Pour le moment, le reste de la Moldavie est relativement épargné, principalement grâce à l'aide de la Roumanie voisine. Bien que le pays ne reçoive plus de gaz russe depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022, il reste cependant dépendant de la centrale thermique de Cuciurgan, située en Transdniestrie, pour une grande partie de ses besoins en électricité. Cette dépendance énergétique fragilise la Moldavie et souligne l'urgence d'un soutien international pour diversifier ses sources d'énergie face à la menace russe. Cette crise pourrait marquer un tournant historique dans les relations géopolitiques de la région, et les yeux du monde entier sont désormais tournés vers cette république en proie à l'incertitude.