Un mercredi après-midi au lac de Saint-Ferréol, c'est le calme plat, ou plutôt le désastre naturel. Les cris des enfants et les plaisirs du soleil sont remplacés par des rafales de vent soufflant à plus de 100 km/h, faisant danser les vagues sur la surface du lac. Deux touristes de Millau, stupéfaits par le froid intense, sont partis en un clin d'œil : "Ce vent est incroyable ! Nous ne sommes vraiment pas préparés à ça !" Ils n'ont pas tardé à comprendre que le lac serait fermé du jeudi 20 mars à 14 h jusqu'au samedi à 6 h, une précaution prise face à l'intensification des bourrasques.

Alors que certains habitants de Revel semblent imperturbables face à cette tempête tant redoutée, la majorité se retrouve cloîtrée chez eux, craignant le pire. "C'est de plus en plus difficile, on a déjà subi des dommages la semaine dernière. Cette fois, ça risque d'être bien pire !", s'emporte une résidente, rendant compte de l'anxiété ambiante.

L'inquiétude est palpable. Les gens prennent des mesures, hésitant à mettre le nez dehors. Orélie, qui tient une boutique bio, partage son expérience : "Avec la tempête de la semaine dernière, j'ai constaté une baisse de ma fréquentation. Mais il y a toujours des choses bien plus graves dans le monde. Nous devons nous adapter." L'adaptabilité prend parfois une forme touchante, comme l'illustre l'initiative d'Orélie lorsqu'elle a décidé de livrer des courses à une cliente de 82 ans, trop effrayée pour sortir.

La prudence s'impose. Sarah, aide à domicile, témoigne de l'importance d'être vigilante lors de cette tempête : "Je dois faire très attention aux personnes que je visite. Le vent d'autan est particulièrement redoutable, mais il faut s'adapter à notre environnement."

Les conducteurs s'alignent avec cette précaution. Même les motocyclistes, souvent presqu'invincibles sur ces routes sinueuses, ralentissent. Dominique, en attendant son mari, évoque son expérience : "Je roule depuis 30 ans, et jamais je n'avais ressenti ça. Le vent est vraiment puissant aujourd'hui !"

Les dégâts se multiplient, surprenant même les plus aguerris aux caprices du vent. Des déchets, des tuiles, et tout ce qui n'est pas bien ancré s'envole. Les lignes électriques, ainsi qu'Internet, sont coupées, compliquant encore la vie des habitants déjà sous pression. Mais ce qui fait réellement frémir le personnel du lycée Vincent-Auriol de Revel, c'est le bruit des tuiles qui tombent et le toit endommagé – un signe alarmant d'un climat de plus en plus violent.

"Nous allons devoir fermer l'établissement", déclare le proviseur, inquiet. Si certains réjouis ont profité de ce moment pour un jour d'école buissonnière, d'autres, comme lui, ne peuvent qu'exprimer leur préoccupation croissante face à la montée de l'intensité des tempêtes dans le Lauragais.