Air France-KLM : Un Leader dans l'Utilisation des Carburants Durables
2024-12-04
Auteur: Marie
Air France-KLM se positionne comme un modèle dans la transition écologique de l'aviation, avec l'ambitieux objectif d'intégrer 10 % de carburants durables dans ses réservoirs d'ici 2030, surpassant ainsi les exigences de l'Union Européenne. Cette initiative a été saluée par l'observatoire Transport & Environment, qui souligne néanmoins les faiblesses systémiques persistantes au sein du secteur aérien.
L'Aviation Durable : Un Parcours Semé d'Embûches
Dans son premier rapport sur les carburants durables (SAF), l’organisation Transport & Environment (T&E) révèle un alarmant constat : parmi les 77 compagnies aériennes étudiées, seules 10 s'engagent proactivement dans la réduction de leur empreinte carbone grâce à des alternatives au kérosène conventionnel. « Les 67 autres ne prennent pas ce virage ou misent sur des solutions peu viables, telles que les SAF issus de cultures alimentaires », précise-t-on depuis Bruxelles.
Les SAF, qui peuvent être obtenus à partir de biomasse, d'huiles usagées, ou futuristiquement d'e-kérosène produit à partir d'hydrogène et d'électricité décarbonée, sont considérés comme l'un des leviers clés pour atteindre l'objectif de zéro émission nette de CO2 d'ici 2050. Cependant, leur adoption reste marginale dans un secteur qui dépend encore largement des carburants fossiles.
Air France-KLM : Un Exemple à Suivre
Dans ce contexte, Air France-KLM se démarque grâce à une politique proactive et ambitieuse. La compagnie franco-néerlandaise a commencé à intégrer des biocarburants avancés dans ses opérations, y compris ceux provenant de déchets, comme les huiles de cuisson. Avec un objectif de 10 % de SAF dans ses carburants d’ici 2030, elle surpasse largement les 6 % définis par l’Union européenne.
Cela lui confère une première place dans le classement de T&E, où elle devance des compagnies comme United Airlines et Norwegian. Jérôme du Boucher, responsable aviation chez T&E France, applaudit ces efforts mais appelle l’ensemble du secteur à mettre encore plus de pression sur les fournisseurs de carburants. « Les compagnies doivent insister pour obtenir des alternatives réellement durables et dénoncer les pratiques qui ne favorisent pas une transition écologique sérieuse », insiste-t-il.
Un Effort Collectif Requis
Cependant, T&E avertit que les compagnies aériennes ne sont pas les seules à devoir évoluer. Les grandes entreprises pétrolières comme TotalEnergies, BP ou ExxonMobil, qui dominent la production, semblent réticentes à investir massivement dans les SAF. D’après l’observatoire, leur production cumulée pourrait atteindre à peine 3 millions de tonnes d’ici 2030, ce qui reste inférieur à 3 % de leurs volumes actuels destinés à l’aviation. Le marché, dominé par des start-ups et des petits acteurs, manque de financements pour parvenir à une échelle industrielle.
Pour que l’ambition collective d'une aviation décarbonée devienne une réalité, il est crucial que les efforts des compagnies, des fournisseurs et des décideurs politiques s'harmonisent. Air France-KLM ouvre la voie, mais l’ensemble du secteur doit impérativement s’aligner pour relever ce défi environnemental monumental. Il en va de la responsabilité de chacun de participer à cette transformation essentielle pour l’avenir de notre planète.