Aéroport de Bordeaux : Après Ryanair, la chasse aux lignes est ouverte pour les compagnies low-cost !
2024-12-23
Auteur: Philippe
La récente annonce du départ surprise de Ryanair de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac a créé un véritable tremblement de terre dans le secteur aérien, laissant derrière elle pas moins de 40 destinations, dont 22 étaient exclusivement desservies. Un coup dur et inattendu pour l’un des plus grands aéroports de la région Nouvelle-Aquitaine ! Cependant, depuis cet été, chaque mois qui passe semble apporter son lot de nouvelles annonces de la part de compagnies concurrentes prêtes à sauter sur cette opportunité.
Dans cette bataille acharnée, EasyJet a su prendre un avantage considérable en étant la première à annoncer le retour de plusieurs lignes, accompagnée d’un « renforcement de partenariat » avec l'aéroport à peine un mois après le départ de Ryanair. Transavia France, une filiale d’Air France - KLM, a également réagi rapidement en lançant six nouvelles lignes et en positionnant même un avion basé à Bordeaux dès cet hiver. De plus, Volotea et Vueling n’ont pas tardé à entrer dans la danse en ouvrant de nouvelles destinations à partir de l'été 2025 et en doublant leur offre pour l’hiver respectivement. D’autres compagnies, telles qu'Aer Lingus et Air Arabia, semblent également profiter de ce retournement de situation.
Il était crucial de reprendre rapidement les négociations suite au vide laissé par la low-cost irlandaise, surtout lorsque l'on considère que la Société aéroportuaire de Bordeaux-Mérignac dépend fortement de ses revenus d'exploitation pour son équilibre économique. "C’était une décision rare et inattendue, qui a surpris tout le monde. Nous avons dû rassurer les autres compagnies et identifier rapidement les destinations prioritaires pour formuler des propositions en accord avec leur stratégie," souligne Cyrielle Clément, responsable du développement des lignes à l'aéroport de Bordeaux.
Une concurrence féroce est donc en jeu. Les compagnies aériennes semblent conscientes qu'une véritable opportunité de croissance s’offre à elles sur le marché français, et Bordeaux apparaît comme un marché séduisant, bénéficiant d’une reconnaissance internationale et d’un trafic both leisure and business. "Les destinations les plus prisées telles que Rome, Faro, Porto, et Marrakech sont immédiatement prises d'assaut. Les compagnies qui se positionnent en premier réussissent à sécuriser les créneaux horaires stratégiques et peuvent dissuader d’autres concurrents d'ouvrir des lignes similaires," explique Cyrielle Clément.
Malgré toutes les annonces prometteuses, il est évident que les nouvelles lignes ne suffiront pas à compenser complètement le vide créé par Ryanair. En effet, selon Olivier de Marolles, expert en stratégie aérienne, "l'offre cumulée des compagnies low-cost devrait diminuer de 900 vols durant la saison hivernale de 2024 comparée à 2023, et de 3 100 vols pour l'été 2025 par rapport à 2024." Il est à noter que la décision tardive de Ryanair, annoncée à la veille de l'été, a compliqué le remplacement des lignes par des compagnies concurrentes ayant déjà bien avancé dans leurs programmes.
Il est également important de clarifier que l'aéroport de Bordeaux ne prend pas lui-même les décisions concernant les destinations. Ce sont les compagnies qui choisissent en fonction de leurs opportunités et de leur capacité à assurer ces liaisons. Contrairement à d'autres aéroports comme ceux de Nantes ou Lyon, l'aéroport de Bordeaux fonctionne sans coordination obligatoire, ce qui représente un avantage stratégique pour attirer davantage de lignes. L'aéroport espère voir davantage de compagnies se positionner sur des destinations très demandées comme Édimbourg, Londres, New York, ou encore Vienne, Budapest et les îles de la Caraïbe.
Bordeaux est donc à un tournant crucial pour son trafic aérien. Qui saura tirer son épingle du jeu dans cette lutte pour récupérer les routes abandonnées par Ryanair ? Le suspense est à son comble!