Santé

Acouphènes : Une percée scientifique révolutionnaire pourrait enfin les faire taire !

2025-03-17

Auteur: Philippe

Des chercheurs de l'Université de Californie du Sud et du Baylor College of Medicine à Houston ont fait une découverte prometteuse qui pourrait transformer notre compréhension des acouphènes. En utilisant une technique d'imagerie avancée, habituellement réservée à l'étude de la rétine, ils ont mis en lumière le fonctionnement complexe de l'oreille interne et la manière dont le cerveau régule notre perception des sons. Cette avancée pourrait constituer une cible inédite pour de futurs traitements.

La cochlée, un organe en spirale de l'oreille interne, joue un rôle clé dans la conversion des ondes sonores en signaux nerveux. Les cellules ciliées qui tapissent sa surface sont responsables de cette transformation. Cependant, les lésions subies par ces cellules sont couramment observées chez les personnes souffrant d'hyperacousie et d'acouphènes, ces bruits fantômes gênants que beaucoup d'entre nous connaissent.

Un fait fascinant est que, alors que la majorité des nerfs cochlaires véhiculent des informations vers le cerveau, environ 5 % des nerfs envoient des signaux dans le sens inverse, du cerveau vers la cochlée. Le rôle de ces signaux retrogrades reste partiellement non élucidé, mais les chercheurs pensent qu'ils pourraient influencer la perception des troubles auditifs comme les acouphènes.

Pour étudier ce phénomène peu compris, une nouvelle méthode d'observation a été développée. L'imagerie par tomographie par cohérence optique (OCT) permet d'examiner la cochlée de manière non invasive. Comme l'a expliqué John Oghalai, coauteur de l'étude : « Cela nous permet d’observer en temps réel comment le cerveau contrôle la cochlée. »

Dans le cadre de leur recherche publiée dans le Journal of Neuroscience, l'équipe a capturé l'activité de l'oreille interne chez des souris et observé leurs réactions aux stimuli sonores. Fait surprenant, même des variations dans l'activité cérébrale n’entraînaient pas de modulation de l'audition, ce qui soulève des questions sur le fonctionnement normal de la cochlée.

Une deuxième phase de l'expérience impliquait de désactiver génétiquement les nerfs responsables de transmettre des signaux de l'oreille interne vers le cerveau. Les résultats ont indiqué que la cochlée compensait cette perte d'audition en s'activant plus intensément, mais ce phénomène pourrait avoir un revers ; il pourrait augmenter la perception des acouphènes.

Oghalai a ajouté : « Avec la dégradation des cellules ciliées nous commençons à perdre l'audition, mais ces résultats suggèrent que le cerveau peut envoyer des signaux aux cellules restantes pour augmenter le volume, ce qui pourrait expliquer l'apparition des acouphènes. »

Les chercheurs entendent désormais identifier des composés capables de cibler ces nerfs efférents, afin de diminuer les symptômes des acouphènes et de l'hyperacousie. Parallèlement, l'OCT pourrait révolutionner le diagnostic des troubles auditifs, offrant des outils pour détecter précisément les problèmes auditifs chez les patients.

En effet, les personnes souffrant d'acouphènes entendent souvent des conseils tels que « il n'y a rien à faire » ou « il faut s'y habituer ». Mais pour la plupart des 3 à 30 % de la population touchée, des solutions existent. Le diagnostic d'acouphènes peut marquer un tournant décisif, nécessitant une adaptation et un accompagnement personnalisé. Le livre de Sylvie Hébert, « Acouphènes, les reconnaître et les oublier », propose des clés pour mieux gérer cette condition invasive.

Cette recherche soulève beaucoup d'espoir pour ceux qui souffrent d'acouphènes, en promettant des traitements potentiels qui pourraient changer la vie de millions de personnes.