
Accord historique entre la présidence syrienne et les Kurdes : vers une intégration des institutions autonomes
2025-03-10
Auteur: Pierre
Un tournant décisif. La présidence syrienne a dévoilé, le lundi 10 mars, un accord avec Mazloum Abdi, leader des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), dominées par les Kurdes. Cet accord a pour but d'intégrer toutes les institutions civiles et militaires de l'administration autonome kurde au sein de l'État syrien. Damas a précisé que cela inclura les postes-frontières, les aéroports ainsi que les champs pétroliers et gaziers, marquant ainsi un virage dans les relations entre les autorités syriennes et les Kurdes.
Ce nouvel accord souligne que "la communauté kurde est une composante essentielle de l'État syrien" et qu'elle a droit à la citoyenneté ainsi qu'à l'ensemble de ses droits constitutionnels. En outre, il met en avant le rejet des appels à la division, des discours de haine et des tentatives de créer des tensions entre les différentes composantes de la société syrienne.
Une "opportunité unique pour forger une nouvelle Syrie"
Mazloum Abdi a salué cet accord comme "une vraie occasion pour construire une nouvelle Syrie qui inclut toutes ses composantes et qui favorise une bonne cohabitation". Il a exprimé sa détermination à bâtir un avenir meilleur garantissant les droits de tous les Syriens sur son compte X, ce qui renforce l'importance de ce moment dans l'histoire du pays.
Le timing de l'annonce est particulièrement significatif : elle survient après des violences sans précédent en Syrie, du jeudi au dimanche, dans l'ouest du pays, des violences qui rappellent l'instabilité persistante même après la chute de l'ancien président Bachar al-Assad en décembre dernier. Des rapports accablants font état de l'exécution de plus d'un millier de civils de la minorité alaouite par des forces de sécurité du nouveau régime, ce qui ajoute une couche de complexité à la situation. Ahmed al-Charaa, le nouveau président par intérim, a promis une enquête rigoureuse sur ces atrocités.
Suite à l'arrivée des nouvelles autorités à Damas en décembre, les Kurdes ont commencé à montrer une certaine ouverture, voyant en cet accord une chance de bâtir ensemble un avenir meilleur. Cependant, ils restent préoccupés par leur exclusion d'une conférence de dialogue national visant à établir les grandes lignes de la transition politique, une exclusion qui pourrait compliquer la mise en œuvre de cet accord ambitieux. La situation demeure donc délicate, et le monde entier attend avec impatience de voir comment cet accord se traduira dans la réalité.