
À Saint-Ouen, les parents votent pour le déménagement d'une école de maternelle en proie au trafic de drogue
2025-04-03
Auteur: Michel
Les parents des élèves de l’école Emile Zola à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, ont récemment pris une décision sans précédent : le déménagement d’urgence des classes de maternelle, situées à proximité d’un point de vente de drogue. Cette mesure, annoncée par le maire Karim Bouamrane le 3 avril, vise à assurer la sécurité des enfants.
Les résultats du vote ont été clairs : 100 voix pour un transfert dès le mois d'avril et 97 en septembre. Le maire a insisté sur l'importance d’agir rapidement et sur le soutien des autorités compétentes pour garantir un cadre de vie plus sécurisant pour les jeunes élèves.
La ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, a quant à elle renforcé ce message en affirmant que « l’école ne reculera jamais face à la violence ». Elle a déclaré, lors d'une intervention sur France 2, que le gouvernement était engagé à rétablir un environnement de sécurité autour de l’établissement, même si cela impliquait des déménagements temporaires.
Le contexte de ce déménagement a été exacerbé par des incidents récents, tels que le jet d'une bonbonne de protoxyde d'azote dans une fenêtre de l'école et la découverte de sachets de drogue dans la cour de récréation, ces événements soulignant un climat particulièrement préoccupant pour la communauté éducative.
L’annexe de l’école maternelle, accueillant quatre classes et environ 60 élèves, devrait être transférée à quelques centaines de mètres, dans un autre établissement scolaire plus adéquat. Éric Coquerel, député Insoumis, a déclaré que ce déménagement était révélateur d’une dégradation des services publics dans le quartier, une école fermant signifiant souvent une perte de pouvoir et de contrôle face à la criminalité.
Malgré les inquiétudes, le maire a assuré que ce déménagement ne signifiait pas un recul des services publics, mais plutôt un réaménagement, avec la promesse qu'une association culturelle pour adultes pourrait occuper les locaux libérés. Karim Bouamrane a affirmé : « Chaque mètre carré sera occupé par des initiatives publiques ».
Cette situation à Saint-Ouen n'est pas un cas isolé ; elle reflète une tendance plus large dans certaines zones urbaines où le trafic de drogue menace la sécurité des établissements scolaires. Les communautés, parents et élus, doivent souvent naviguer entre garantir la sécurité des enfants et préserver l’accès à une éducation de qualité.