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2024, une hécatombe pour les agences immobilières : fin d'une époque ou simple mauvaise passe ?

2025-01-23

Auteur: Marie

L'année 2024 a été catastrophique pour le secteur des agences immobilières en France, avec un nombre alarmant de 1.243 faillites signalées, représentant une augmentation de 36 % par rapport à 2023, où 912 agences avaient déjà dû fermer. Ce phénomène préoccupant rappelle les heures sombres de la crise de 2009, marquant une période douloureuse pour de nombreux professionnels de l'immobilier.

Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes

Les raisons derrière cette vague de faillites sont multiples. L'effondrement des ventes de logements anciens, qui ont chuté de 11 % en 2024 pour atteindre seulement 775.000 transactions, est sans doute le coup de grâce pour de nombreuses agences. Cette chute suit déjà une baisse de 22 % en 2023. En trois ans, les ventes ont ainsi décru de 36 %, laissant présager une crise durable sur le marché immobilier.

Thierry Millon, directeur des études chez Altares, se veut toutefois optimiste : « Bien que les chiffres soient alarmants, nous avons observé une diminution d'environ 10 % du nombre de faillites au quatrième trimestre, ce qui peut être interprété comme un signal positif pour l'avenir. »

Côté courtiers, le vent tourne

En revanche, les courtiers en crédit immobilier affichent des résultats plus encourageants, avec une baisse de 48 % des faillites dans le dernier trimestre 2024. Ce secteur semble donc résister mieux que le marché traditionnel des agences immobilières. Guillaume Martinaud, président d'Orpi, témoigne de la difficulté ambiante : « Nous avons malheureusement perdu des collaborateurs et une centaine d'agences en seulement deux ans. » À l'inverse, des réseaux comme Square Habitat, affilié au Crédit Agricole, n'ont enregistré que peu de fermetures, se contentant de quelques regroupements d'agences.

Une lueur d'espoir pour 2025 ?

La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) entrevoit une reprise modérée pour l'année 2025, prévoyant une augmentation des transactions à 825.000, soit une hausse de 6 % par rapport à 2024. Ce retour à la normale pourrait également bénéficier à un segment en pleine croissance : les mandataires immobiliers. Ces professionnels indépendants, travaillant sans établissement physique, ont vu leur performance surpasser celle des agences traditionnelles lors des deux derniers trimestres.

Le secteur en pleine mutation

Cette crise pourrait inciter les acteurs du secteur à diversifier leurs offres et à se repositionner. L'intégration de services complémentaires tels que la gestion locative et le syndic pourrait se révéler être une voie de résilience essentielle dans ces temps difficiles. Loïc Cantin de la Fnaim souligne d'ailleurs que : « La crise peut également être synonyme d'opportunités pour ceux qui sauront s'adapter. »

Alors que le marché immobilier traverse une phase de transformation, marquée par des difficultés évidentes mais aussi des opportunités de redéfinir les modèles économiques, les chiffres définitifs, qui seront publiés en février, donneront un aperçu plus clair de cette situation complexe. Restez attentifs, car les prochains mois pourraient apporter des révélations surprenantes sur l'avenir de l'immobilier en France.

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