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80 ans de la libération d’Auschwitz-Birkenau : le récit glaçant d’un Sonderkommando dévoilé par son fils

2025-01-22

Auteur: Emma

Quatre-vingts années se sont écoulées depuis la libération d’Auschwitz-Birkenau, et pourtant, les récits des survivants continuent de hanter notre mémoire collective. Les témoignages des rescapés, témoins de l'horreur et de la barbarie des camps de la mort, sont d'une importance capitale. À Auschwitz seul, les nazis ont orchestré la mort d'au moins 1,1 million de Juifs et de Tziganes. Parmi ces voix puissantes, se trouve celle d’un survivant jusqu’ici méconnu : Alter Fajnzylberg.

Alter Fajnzylberg, un Juif polonais, était membre du Sonderkommando, un groupe de prisonniers forcés par les nazis à gérer les corps des victimes. Son fils, Roger Fajnzylberg, âgé de 77 ans, a décidé de plonger dans les souvenirs écrits de son père, retrouvés dans une boîte à chaussures. Ce deuil familial a donné naissance à "Les Cahiers d'Alter : Ce que j'ai vu à Auschwitz", un témoignage poignant qui a été publié par les Éditions du Seuil le 17 janvier 2025.

Le contenu des quatre cahiers révèle les atrocités vécues dans le camp, et Roger a pris soin de les traduire et de les contextualiser avec l'aide de l'historien Alban Perrin, offrant ainsi une perspective éclairée sur cette période sombre. "Les Sonderkommandos étaient des esclaves désignés par les nazis. Isolés du reste des détenus, leur existence était entièrement consacrée à la manipulation des morts et des cadavres", explique Roger, ajoutant qu'il n'a jamais entendu son père parler de cette expérience terrifiante durant son enfance car son père souhaitait le préserver de cette réalité insupportable.

En plus des cahiers, Roger a également découvert d'autres archives, dont une cassette audio d'une conférence donnée par son père dans les années 1980. "Entendre la voix de mon père racontant ce qu'il ne m'a jamais dit directement constitue des moments d'une intensité inouïe dans ma vie", confie-t-il. Cette initiative de Roger ne vise pas seulement à honorer la mémoire de son père, mais aussi à transmettre ce lourd héritage à ses propres enfants, en s'assurant qu'ils n'oublient jamais la vérité sur l'horreur du passé.

À l'approche du 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz, ces récits sont plus importants que jamais. Ils nous rappellent non seulement les souffrances endurées par des millions, mais ils nous interpellent aussi sur la nécessité de garder vivante la mémoire de ces événements, afin que l'histoire ne se répète jamais. Le travail de transmission de Roger Fajnzylberg est un exemple touchant de cette responsabilité collective.