Wall Street : Une Chute Inattendue Face à des Chiffres de l'Emploi Surprenants
2025-01-10
Auteur: Chloé
La Bourse de New York a ouvert ce vendredi avec une chute significative, sous le choc de chiffres de l'emploi américain pour le mois de décembre qui ont largement dépassé les prévisions. Ces résultats laissent entrevoir la possibilité d'une pause de la Banque centrale américaine (Fed) concernant la baisse de taux.
À 15H10 GMT, le Dow Jones affichait une baisse de 1,44 %, tandis que le Nasdaq plongeait de 2,26 % et le S&P 500 reculait de 1,71 %.
Adam Sarhan, analyste chez 50 Park Investments, a déclaré à l'AFP : « Les ventes se multiplient dans tous les secteurs d'activité suite à la publication du rapport sur l'emploi. »
En effet, les créations d'emplois aux États-Unis ont connu une accélération en décembre, entraînant une légère baisse du taux de chômage, ce qui a pris de court les marchés qui anticipaient un ralentissement. En décembre, 256 000 emplois ont été créés, un chiffre supérieur à celui du mois précédent, qui a été révisé à la baisse (212 000 contre 227 000 initialement). Le taux de chômage s'est établi à 4,1 %, en diminution de 0,1 point.
Les économistes avaient prévu seulement 155 000 nouveaux emplois et misaient sur un maintien du taux de chômage à 4,2 %. Patrick O'Hare de Briefing.com a souligné dans une note que « le rapport semblait peut-être trop optimiste, ce qui alimente les craintes d'une inflation persistante étant donné la solidité du marché du travail. »
Ces chiffres pourraient avoir des conséquences notables sur la politique monétaire de la Fed, qui surveille de près les données de l'emploi dans le cadre de son double mandat : assurer la stabilité des prix avec un objectif d'inflation à long terme de 2 %, tout en garantissant un marché du travail proche du plein emploi.
Adam Sarhan a résumé la situation en indiquant que « la récente baisse des taux de la Fed en décembre pourrait être la dernière dans un avenir proche, les chiffres ayant suscité des craintes sur les marchés et provoqué une forte pression à la vente.
Dans ce contexte, le marché obligataire a également réagi, avec des taux d'emprunts d'État à 10 ans qui ont grimpé jusqu'à 4,79 % après la publication des chiffres, avant de se stabiliser à 4,74 %.
Sur une échéance à 30 ans, le seuil des 5 % a été dépassé avant de retomber à 4,96 %.
Dans l'ensemble, la majorité des secteurs boursiers évoluaient dans le rouge, influencés par la publication du rapport sur l'emploi. Toutefois, les valeurs liées à l'énergie se sont distinguées, propulsées par l'envolée des prix du pétrole, en raison de potentielles sanctions envisagées par les États-Unis contre la « flotte fantôme » russe, qui pourraient affecter les exportations pétrolières de Moscou.
Chevron a enregistré une hausse de 2,04 %, Exxon Mobil a progressé de 1,42 % et ConocoPhillips a gagné 1,32 %.
Dans un autre domaine, la société Constellation Energy, opérateur majeur de centrales nucléaires aux États-Unis, a connu un bond de 22,95 % après l'annonce de son rachat de Calpine, un compétiteur, pour près de 27 milliards de dollars. Cette opération vise à créer le plus grand fournisseur d'énergie verte du pays, alors que la montée de l'intelligence artificielle génère une demande électrique immense.
Enfin, Delta Air Lines a vu son action grimper de 9,38 %, grâce à des résultats meilleurs que prévu pour le quatrième trimestre 2024, soutenue par une forte demande pour les voyages de loisirs et d'affaires.
Walgreens Boots Alliance a également vu son action s'envoler de 24,67 % après avoir annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes pour son premier trimestre, clos le 30 novembre.
Cette volatilité actuelle sur Wall Street illustre parfaitement les bouleversements que peut engendrer le marché du travail sur l'économie et les décisions de la Fed.