C'est une chute sans précédent depuis la crise déclenchée par le Covid-19 : Wall Street a connu une forte décélération de son activité, le vendredi 4 avril, après l'annonce par la Chine de mesures de rétorsion aux droits de douane imposés par l'ancien président Donald Trump.

L'indice S&P 500, qui représente un large éventail d'entreprises majeures, a clôturé avec une perte de 6 %, tandis que le Nasdaq, qui est particulièrement concentré sur le secteur technologique, a subi une baisse de 5,8 %. En seulement deux jours, ces deux indices ont chuté de plus de 10 %, et depuis leur plus haut niveau post-électoral de Donald Trump, ils accusent des pertes respectives de 17,5 % et 22,5 %. Les analystes affirment qu'une baisse de plus de 20 % marque l'entrée dans un marché baissier durable.

En tout, plus de 6 000 milliards de dollars de capitalisation boursière ont été effacés en l’espace de seulement 48 heures. Les « Magnificent Seven », comprenant des géants comme Google, Apple, Microsoft, Amazon, Meta, Tesla et Nvidia, ont vu leur valeur boursière fondre de 1 800 milliards de dollars.

Cette correction touche particulièrement les leaders de la technologie, suscitant des réactions amusées parmi les experts financiers. Selon le classement des milliardaires de Bloomberg, des figures emblématiques telles qu'Elon Musk (Tesla), Jeff Bezos (Amazon) et Mark Zuckerberg (Meta) ont perdu, depuis le début de l'année, respectivement 110 milliards, 37 milliards et 18 milliards de dollars. En revanche, Warren Buffet, l'investisseur légendaire connu pour sa prudence, a vu sa fortune augmenter de 23 milliards de dollars. Buffet avait commencé à réduire ses stocks, notamment ceux d'Apple, dès 2024.

Jason Furman, économiste à Harvard, a commenté ironiquement sur X : « Un seul de ces hommes n’a pas assisté à la cérémonie d’investiture de Donald Trump », mettant en lumière l'attachement douteux de ces milliardaires à la figure de Trump, alors même que leur richesse s’évapore.