Malgré la prise de conscience grandissante des enjeux liés au réchauffement climatique, de nombreux Français continuent de privilégier le transport aérien pour leurs voyages. Une étude récente, publiée en mai 2023 par la chaire Pégase de l'école de commerce de Montpellier, révèle que 67 % des personnes interrogées ne ressentent aucune honte à choisir l'avion, tandis que seulement 12 % s'en sentent coupables. Un sondage Ipsos, mené auprès des jeunes de 18 à 34 ans, confirme cette tendance : l'avion est le deuxième mode de transport préféré, juste derrière la voiture individuelle.

Cette réticence à abandonner l'avion, qui permet des déplacements rapides et lointains, est particulièrement marquée chez les jeunes et les foyers à revenus élevés. Une jeune voyageuse a même déclaré au Monde : "Le voyage annuel en avion, je n'arrive pas à l'abandonner. Sans ça, je n'aurais pas le courage de tenir mes autres résolutions, c'est ma récompense !" Cette citation illustre bien la lutte interne entre les désirs de voyage et la conscience écologique.

L'aviation civile constitue un secteur difficile à décarboner, en raison de son utilisation quasi-exclusive de kérosène et des effets climatiques additionnels tels que les traînées de condensation, qui représentent deux tiers de son impact.

Face à cette situation, Le Monde a mis en place un calculateur pour aider ceux qui souhaitent compenser leur empreinte carbone liée à leurs voyages en avion. En renseignant simplement leur destination parmi une centaine de choix, les usagers peuvent visualiser les efforts écologiques à fournir, comme le temps nécessaire pour compenser leur vol par des actions écoresponsables. Par exemple, pour compenser les émissions générées par un vol vers les îles Canaries, il faudrait planter un certain nombre d'arbres ou réduire sa consommation d'énergie à la maison pendant plusieurs mois.

Avec la montée des températures et les catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes, il devient crucial de réfléchir à nos choix de transport. L'avenir du voyage aérien pourrait ainsi passer par une sensibilisation accrue et des gestes plus responsables.