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Volkswagen réduit drastiquement sa production en Allemagne tout en préservant ses usines : Une crise à ne pas négliger

2024-12-20

Auteur: Philippe

Volkswagen, le géant automobile européen, a annoncé une réduction monumentale de sa production en Allemagne, accompagnée de la suppression de plus de 35 000 emplois d’ici 2030. Cette décision fait partie d'un accord complexe visant à éviter la fermeture d'usines et des licenciements, et a été finalisée après trois mois de négociations difficiles.

Ce compromis, bien que salué par les dirigeants et les syndicats, soulève de nombreuses inquiétudes. Bien que ce plan permet d’éviter des fermetures d’usines, il n’en reste pas moins que Volkswagen va réduire son effectif de 29% dans ses installations allemandes. Un chiffre alarmant qui met en lumière les défis auxquels le constructeur fait face.

Les réductions d'effectifs ne seront pas forcées ; de nombreux départs à la retraite ne seront pas remplacés. "Cet accord garantit que nous ne fermerons aucune usine et qu’il n’y aura pas de licenciements économiques", a déclaré Thorsten Gröger, représentant syndical, exprimant un soulagement à la suite de mois de tension.

La production s'exporte : la Golf quittant l'Allemagne pour le Mexique

Cependant, la production de certains modèles phares, comme la Golf, sera délocalisée au Mexique à partir de 2027, marquant un tournant symbolique pour la marque. Cette décision entraîne également la fin de la production à l'usine de Dresde, où environ 340 personnes étaient employées.

La réduction totale de la capacité de production dans les usines allemandes se chiffrera à plus de 700 000 unités, aggravant la situation dans un secteur déjà touché par des baisses de ventes globales et une forte concurrence, notamment en provenance de Chine. Volkswagen cherche par ailleurs à réaliser des économies annuelles de 4 milliards d'euros, dont 1,5 milliard proviendrait des diminutions salariales.

Pour couronner le tout, la pression sur Volkswagen pour s’adapter à un marché automobile en pleine mutation, avec une hausse des véhicules électriques, est immense. Les modèles à batterie de la marque sont jugés insuffisamment attrayants face à la montée en puissance des marques concurrentes.

Un symptôme d'un malaise plus vaste

Ce que Volkswagen traverse n’est pas seulement un problème d’entreprise; c’est un signal d'alarme concernant l’avenir de l’industrie automobile en Allemagne. Ferdinand Dudenhoeffer, expert en la matière, souligne que "l'Allemagne perd de son importance dans le secteur automobile", ce qui sera le sujet central des discussions politiques à venir.

Les prix énergétiques élevés et la contraction économique actuelle ajoutent à l'incertitude pour de nombreux travailleurs. Sabine Timpe, une employée chez Volkswagen, exprime sa peur face aux récents développements : "Mon grand-père disait toujours : Une fois que tu es chez Volkswagen, tu es tranquille jusqu'à la fin de ta vie. J'ai peur que ce ne soit plus vrai." Alors que le pays se prépare pour les élections législatives du 23 février, cette crise chez Volkswagen a des ramifications profondes non seulement pour les employés, mais pour l’économie allemande dans son ensemble. Le chancelier Olaf Scholz a dénoncé les erreurs de gestion de Volkswagen, soulignant leur impact négatif sur les employés. Un appel à un avenir plus stable et durable pour l'industrie automobile serait essentiel, non seulement pour Volkswagen, mais pour la prospérité de l'Allemagne.