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Voitures électriques : Les Français en ont déjà assez !

2025-01-27

Auteur: Sophie

Alors que l’Union européenne aspire à interdire les ventes de voitures thermiques d'ici 2035, un paradoxe se dessine en France. Malgré les promesses faites concernant les véhicules électriques, de plus en plus d'acheteurs potentiels semblent hésitants. Qu'est-ce qui suscite cette méfiance croissante ?

Les voitures électriques ont connu une baisse inattendue de leurs ventes en 2024, marquant un tournant après plusieurs années de forte croissance. Bien que certains utilisateurs apprécient leur confort et leurs économies de carburant, d'autres critiquent leurs prix souvent prohibitifs et les contraintes techniques qui perdurent.

Une hésitation grandissante

Face à l'urgence climatique et aux objectifs de transition énergétique de l'Union européenne, la voiture électrique semblait être la solution idéale. Pourtant, les récents sondages d’Ifop et de CSA montrent une diminution de l'enthousiasme des Français. En 2021, 33 % des répondants envisageaient d'acheter une voiture électrique, mais ce chiffre est descendu à 22 % en 2024 !

Jérôme Fourquet, de l'Ifop, souligne que « les Français pensent avoir une vision claire de l’offre, mais restent sceptiques ». Ce scepticisme est corroboré par une baisse des immatriculations en 2024 après trois années de hausse notable (16,9 % du marché), tandis que même les modèles hybrides semblent susciter plus de confiance que les véhicules entièrement électriques.

Parmi les raisons de cette réticence, le coût des voitures électriques est souvent jugé exorbitant. En effet, une étude de CSA pour la Plateforme automobile révèle que 47 % des sondés estiment les voitures électriques trop chères. Cette perception se double d'une mauvaise compréhension des aides financières disponibles, avec seulement 27 % des interrogés conscients de leur éligibilité à ces dispositifs, souvent perçus comme compliqués.

La rareté des voitures électriques sur le marché de l'occasion, représentant 75 % des achats, freine également les acheteurs au budget limité. Ainsi, les modèles hybrides, jugés plus abordables et adaptés à divers besoins, captent une part de marché croissante.

Une fracture générationnelle et géographique

L'analyse des attitudes met en évidence des clivages significatifs. Les jeunes et les habitants des villes sont davantage séduits par les véhicules électriques, motivés par des préoccupations écologiques et une meilleure compréhension des économies d'énergie. En revanche, les ruraux, souvent âgés de plus de 50 ans, continuent de privilégier les voitures thermiques, perçues comme fiables et mieux adaptées à leur mode de vie.

Ces différences sociales et géographiques pointent une communication insuffisante des fabricants. Gille le Borgne, ancien directeur technique de Renault, observe que « nous ne sommes pas bons en communication. Il est crucial de clarifier que le cycle de vie d'une voiture électrique émet trois fois moins de CO2 qu'une voiture thermique. »

Les attentes des Français évoluent rapidement : une majorité préfère attendre que l'offre s'améliore, surtout en ce qui concerne les prix, l'autonomie et les infrastructures de recharge. En attendant, les voitures hybrides sont vues comme une alternative rassurante.

Pour convaincre les consommateurs, les fabricants devront non seulement réduire les coûts, mais aussi fournir des informations claires sur les avantages concrets des voitures électriques. Parallèlement, des politiques publiques claires, avec une simplification des aides et des infrastructures adaptées, seront essentielles pour lever ces obstacles.

Prêts à faire le grand saut vers l'électrique, ou êtes-vous encore dans le doute ? Partagez votre avis !