Une nouvelle ère énergétique entre la Russie et la Chine

Alors que la Russie lutte contre une crise économique, elle a décidé de renforcer ses échanges énergétiques avec la Chine. Un projet d'immense gazoduc pourrait presque doubler les exportations russes de gaz vers Pékin, une stratégie audacieuse pour relancer son économie en difficulté.

Gazprom lance un projet colossal

Vladimir Poutine a réussi à convaincre Xi Jinping : Gazprom, le géant russe du gaz, a annoncé la construction d’un nouveau gazoduc, "Power of Siberia 2". Ce dernier permettra d’accroître les livraisons de gaz via le gazoduc existant, "Power of Siberia", augmentant ainsi les volumes de 38 à 44 milliards de mètres cubes par an.

Une promesse d’approvisionnement massif

Le directeur général de Gazprom, Alexeï Miller, a confirmé qu'un accord juridiquement contraignant a été signé. Ce nouveau projet, longtemps en attente, pourrait fournir jusqu’à 50 milliards de mètres cubes de gaz par an à la Chine, en passant par la Mongolie, et provenant des riches gisements gaziers de Bovanenkovo et de Kharasavey, situés en Sibérie.

Un pricing défi pour l'avenir

D’après Bloomberg, Gazprom envisage de proposer des prix inférieurs à ceux actuellement proposés aux pays européens, bien que les chiffres précis ne soient pas divulgués. Cette stratégie vise à rendre le gaz russe plus attrayant pour Pékin dans un contexte de compétition énergétique.

Une nécessité stratégique pour la Chine

Alexander Gabuev, expert au Carnegie Russia Eurasia Center, souligne que bien que la Chine ait besoin du gaz russe pour des raisons stratégiques, elle exige des prix très bas et des conditions flexibles pour que l'accord soit bénéfique. La sécurité d'approvisionnement en pleine mer est un enjeu crucial que la Chine doit prendre en compte.

Reprographie du partenariat russo-chinois

Cette initiative s'inscrit dans un cadre plus large où la Russie cherche activement à renforcer ses liens avec la Chine, son principal partenaire commercial, en réponse aux sanctions occidentales qui ont sévèrement affecté ses parts de marché en Europe depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022.

Gazprom face à une crise historique

Avec une perte record de 6,4 milliards d’euros signalée l’année dernière, Gazprom espère que ce redéploiement vers l’Asie sera un véritable bol d'air. Les accords ont été conclus lors de la visite de Poutine en Chine, coïncidant avec les célébrations de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Une richesse à redéfinir pour la Russie

Si ces projets se concrétisent, cela pourrait redessiner le paysage énergétique mondial, en reculant les frontières de l'influence russe et en questionnant les dynamiques d'approvisionnement en gaz en Asie. La Russie mise sur la coopération avec la Chine pour sortir de son isolement énergétique.