Viols de Mazan : Comment Gisèle Pelicot a évité la contamination par l'accusé séropositif ?
2024-11-07
Auteur: Philippe
Sous traitement antirétroviral, la charge virale de Romain V est indétectable
Malgré les circonstances tragiques, Gisèle Pelicot, la victime présumée, n’a pas été contaminée par le VIH. Mais comment cela est-il possible ? Florence Thune, directrice de l’association Sidaction, a tenu à éclaircir cette question et à mettre un terme aux fausses idées véhiculées. « Une personne séropositive qui est sous traitement antirétroviral ne présente aucun risque de transmettre le VIH, même sans l’utilisation d’un préservatif », a-t-elle déclaré. Elle a ensuite souligné que « ce débat ne devrait pas occulter le véritable motif du procès, qui est l’accusation de viol ». En effet, si l’accusé ne suit pas un traitement, le risque de transmission existe.
Le passé médical de l'accusé scrutiné
Romain V aurait été diagnostiqué VIH positif en 2004 et aurait commencé un traitement dès cette année-là, bien avant les faits reprochés en 2019 et 2020. Cela signifie que sa charge virale pouvait très bien être indétectable au moment des événements, mais pour beaucoup, la question demeure : peut-on lui faire confiance sur ses déclarations concernant son traitement ? Les journalistes s’étonnent également du silence de l’avocat de l’accusé sur ce sujet crucial, notant l'absence de certificats médicaux démontrant son état de santé.
Une stigmatisation néfaste pour les personnes séropositives
Florence Thune insiste sur le traitement médiatique de cette affaire, précisant que les personnes séropositives sont souvent perçues comme des « dangers ambulants », ce qui alimente la peur et la discrimination. Elle déclare : « Le fait que cet aspect soit mentionné dans le procès ne fait que nuire à des années d'efforts de sensibilisation et de prévention contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. » La directrice souligne qu’il est impératif de ne pas mêler cette question avec les accusations de viol, car ce lien n’a aucune pertinence. « Quelle est la relation entre le statut de séropositivité et les faits qui sont jugés ? » interroge-t-elle avec indignation.
Un appel à la responsabilité médiatique et sociétale
Les propos de Florence Thune appellent un certain niveau de responsabilité de la part des médias dans la couverture de tels sujets sensibles. Il est crucial de traiter ces thèmes avec la considération et l'empathie qu'ils méritent, en mettant l'accent sur la lutte contre la discrimination et la stigmatisation, plutôt que sur des rumeurs alarmistes qui ne serviront qu'à accroître l’angoisse et les préjugés autour du VIH et des personnes qui en sont atteintes. La sensibilisation est la clé pour une société plus juste et inclusive, et cela commence par des reportages réfléchis et respectueux.