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Villeurbanne : « Des professeurs choqués et en colère après l’agression d’un enseignant, la violence scolaire atteint un point de non-retour ! »

2024-09-24

Dans un contexte scolaire déjà tendu, l’agression d’un enseignant au lycée Frédéric-Faïss de Villeurbanne, proche de Lyon, a suscité une vive émotion parmi le corps enseignant. Ce mardi matin, environ soixante professeurs ont décidé de faire grève pour dénoncer la recrudescence des actes de violence au sein de l'établissement et à ses abords. La situation s'est dégradée après qu’un collègue a été victime d'une agression brutale en classe pour avoir confisqué le téléphone portable d'un élève. L’infortuné enseignant a subi une fracture du nez, entraînant une incapacité de travail de huit jours.

La détresse des enseignants face à la violence croissante

Parmi les enseignants présents à la manifestation, Mathias, professeur d’anglais, s'est exprimé sur le climat de l’établissement : « Jusqu'à présent, la rentrée s'était bien déroulée. Ce n'est pas un établissement reconnu pour ce genre d’incidents. Mais ce qui s'est passé aujourd'hui nous touche tous. Nous sommes solidaires car nous formons une équipe pédagogique. » Il a également souligné : « Ces actes de violence sont inacceptables et nous faisons face à une violence administrative dont nous subissons les conséquences chaque jour. »

Sonia, professeure d’histoire-géographie, a partagé son indignation : « Nous confisquons des portables quotidiennement, mais nous n'aurions jamais imaginé qu'une situation aussi grave puisse arriver. Nous nous sentons laissés pour compte et il est temps que cela change. » Elle a également rappelé que chaque année, les enseignants se mobilisent devant le rectorat pour exiger davantage de moyens, mais sans succès. « C’est épuisant de crier dans le vide, » a-t-elle déclaré.

Des conditions d'enseignement déplorables

Raphaël, professeur de français, a affiché une pancarte dénonçant les 1,2 milliard d’euros investis dans les établissements privés au détriment du public. « J'aime mon métier, mais nous nous battons pour offrir les meilleures chances à nos élèves. Les conditions sont devenues intolérables, » a-t-il ajouté. Des classes surchargées, parfois jusqu’à 36 élèves, des infrastructures inadaptées, et un manque de personnel pour encadrer les élèves sont autant de problèmes qui pèsent sur le climat scolaire.

« Il pleut dans les salles, il n’y a pas de chauffage, et le personnel éducatif est insuffisant. Ce manque de moyens crée un sentiment de frustration chez certains élèves qui peut déboucher sur des comportements violents, » explique Mathias.

Une mobilisation qui se poursuit

La mobilisation ne s’arrête pas là. Les enseignants prévoient une nouvelle journée de grève jeudi, avec le soutien de tous les lycées d’éducation prioritaire de la région, unis dans leur lutte pour améliorer les conditions d’enseignement. « Nous continuerons jusqu'à ce que le rectorat réponde à nos revendications, » affirment-ils.

De son côté, le recteur a condamné « avec la plus grande fermeté » les actes de violence envers les personnels de l’éducation nationale et a assuré que des mesures disciplinaires avaient été prises à l’encontre de l’élève responsable de l'agression.

Cette situation met en lumière une crise profonde dans l'éducation nationale française, où le manque de moyens et l'augmentation de la violence scolaire soulèvent des enjeux cruciaux pour l'avenir des élèves et des enseignants. Une réaction rapide et efficace des autorités est plus que jamais nécessaire pour éviter que de tels incidents ne deviennent la norme !