Nation

Vie chère aux Antilles : les profits suspects du Groupe Bernard Hayot en outre-mer

2025-01-09

Auteur: Emma

Les récents développements concernant le Groupe Bernard Hayot (GBH), l'un des géants de l'économie d'outre-mer, soulèvent des questions importantes sur la transparence financière et les pratiques commerciales au sein de l'entreprise. Pour la première fois depuis six ans, les comptes du groupe ont été publiés discrètement juste avant Noël, mais cette décision a été accueillie avec scepticisme par de nombreux observateurs. Bien que GBH, qui réalise un chiffre d'affaires de près de 4,5 milliards d'euros, ait annoncé un effort de transparence, il s'avère que seuls les comptes sociaux ont été rendus publics. Les comptes consolidés, qui incluraient les nombreuses filiales du groupe, n'ont pas été divulgués, et leur absence soulève des interrogations substantielles sur la véritable rentabilité du groupe.

Cette situation est d'autant plus préoccupante qu'elle survient après que GBH a été assigné en justice par quatre lanceurs d'alerte, qui ont demandé à ce que les véritables profits de l'entreprise soient révélés. Le flou qui entoure les finances de GBH souligne les critiques récurrentes sur le rôle de l'entreprise dans la crise sociale qui affecte les Antilles, notamment en ce qui concerne la vie chère. Les Antillais expriment souvent leur mécontentement face à la hausse des prix, soupçonnant que les pratiques commerciales du groupe contribuent à la détérioration de leur pouvoir d'achat.

Bernard Hayot, le fondateur de l'entreprise et figure emblématique du commerce aux Antilles, a lui-même un parcours controversé. À 90 ans, ce béké martiniquais, issu d'une lignée de colons, a amassé une immense fortune depuis ses débuts modestes dans la vente de poulets. Cependant, son ascension fulgurante et les conséquences sociales des activités de son groupe font régulièrement l'objet de critiques. De nombreux citoyens se demandent si GBH agit dans le meilleur intérêt des habitants des Antilles, ou si, au contraire, il exploite la situation pour maximiser ses profits au détriment du bien-être de la population.

Avec les tensions croissantes autour du pouvoir d'achat et l'angoisse grandissante parmi les consommateurs antillais, l'appel à une législation renforcée sur la transparence financière dans le secteur privé devient de plus en plus pressant. Les voix s'élèvent pour réclamer une réelle évaluation des pratiques commerciales des grandes entreprises comme GBH, afin de garantir que les bénéfices ne soient pas réalisés aux dépens de la communauté locale. Cette affaire illustre donc parfaitement la lutte entre le besoin impératif de transparence financière et les enjeux sociaux pressants qui affectent la vie des Antillais.