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VIDEO. Toulouse : Les syndicats dénoncent un plan de licenciements potentiels chez Thalès Alenia Space, mettant en péril l'avenir de l'entreprise

2024-09-17

Les syndicats de Thalès Alenia Space (TAS), coentreprise franco-italienne qui célèbre cette année ses quarante ans à Toulouse, tirent la sonnette d'alarme. Selon eux, la direction prévoit plus de 1 000 suppressions de postes, alors que Thalès assure qu'il s'agit d'un "plan de redéploiement" et non de licenciements. L’entreprise, qui a enregistré un chiffre d'affaires de 2,2 milliards d'euros en 2023, emploie environ 8 600 salariés à travers le monde, dont près de 1 000 à Toulouse.

La crainte des syndicats est d'autant plus palpable que le marché des télécommunications est actuellement très compétitif, en particulier face à la montée de SpaceX, la société d'Elon Musk. Bien que la direction promette que le plan d'adaptation permettra à TAS de retrouver sa compétitivité, les syndicats avancent que ce "redéploiement" pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’organisation interne et sur la stabilité de l'emploi.

Une mobilisation a eu lieu le 17 septembre pour informer les 650 salariés de Toulouse sur la situation incertaine qui les attend. Pierre Tommasi, représentant CGT, déclare que la gestion actuelle de l'emploi, qui a déjà connu des révisions cette année, ne peut être considérée comme durable. Il affirme que le redéploiement pourrait nuire à la faisabilité des programmes en cours.

De plus, les syndicats critiquent les affirmations de la direction quant à la baisse de productivité. Ils soutiennent que le marché spatial est loin d'être en déclin. au contraire, des analyses montrent que les perspectives de croissance sont positives, même pour les satellites géostationnaires. "C'est un mensonge par omission", soutient un délégué syndical.

En outre, les syndicats mettent en avant que cette stratégie pourrait être davantage motivée par des considérations boursières que par des réalités industrielles. Devant cette situation préoccupante, deux expertises ont été commandées par les syndicats et les résultats se révèlent troublants, indiquant que le plan de suppression de postes de 1 000 personnes d'ici 2025 n'a pas de justification industrielle solide, d'autant que le carnet de commandes est jugé encore très plein pour les trois prochaines années.

Le climat social est tendu à Toulouse, et les syndicats envisagent des actions supplémentaires si la direction ne revoit pas sa politique d'emploi. L'avenir de Thalès Alenia Space, qui est crucial pour l'innovation technologique en Europe, est en jeu. La communauté s'inquiète également des répercussions que pourraient avoir ces suppressions d'emplois sur l'écosystème économique local, qui dépend en grande partie des activités de l'entreprise.