
Vente de Chrome : l'administration Trump intensifie son attaque contre Google
2025-03-08
Auteur: Marie
À la surprise de nombreux experts qui s'attendaient à un changement de cap après l'élection présidentielle, l'administration Trump reste fermement engagée dans son offensive antitrust. Le ministère de la Justice maintient sa position inflexible sur la cession de Chrome, un élément clé du « monopole » de Google dans le domaine de la recherche en ligne.
Cette persistance dans la politique antitrust américaine montre que cette question transcende les clivages politiques classiques. Avec près de 67% de part de marché dans le secteur des navigateurs à la fin de 2024, la domination de Google, avec son navigateur Chrome, est perçue comme une menace pour une concurrence saine dans le secteur numérique.
Les discussions entre Google et les autorités américaines se poursuivent dans un climat de tension, alors que le géant de la technologie avait déjà soumis un document de 12 pages contenant ses propositions d'assouplissement, sans toutefois envisager de céder son navigateur phare.
Les conséquences de cette bataille juridique pourraient aller bien au-delà de Chrome. En effet, elle pourrait transformer radicalement la manière dont les grandes entreprises technologiques gèrent leurs écosystèmes et établir un précédent significatif en matière d'application des lois antitrust à l'ère numérique.
Le juge Amit Mehta dispose jusqu'au 5 septembre 2025 pour rendre son jugement final sur les mesures à imposer à Google. Pendant ce temps, Chrome continue de renforcer sa position dominante sur le marché des navigateurs, malgré les incertitudes entourant son avenir. L'ensemble du secteur technologique reste suspendu à cette décision, qui pourrait redéfinir le paysage numérique mondial de manière durable.
Il est essentiel de noter que le souci principal n'est pas la position dominante en soi. Aucune législation n'interdit à une entreprise d'exceller par rapport à ses concurrents. Le véritable problème réside dans l'exploitation de cette position à des fins de favoritisme envers ses propres produits dans d'autres secteurs.
Si Chrome ne dépend plus de Google, l'entreprise ne pourra plus se servir de sa position dominante sur YouTube ou son moteur de recherche pour avantager Chrome face à ses rivaux. Par conséquent, Google devra investir dans une véritable concurrence avec d'autres moteurs de recherche afin d'être le moteur par défaut sur Chrome.
Il serait bénéfique que cette séparation se réalise, car la position maintenue de Chrome par Google nuit à la concurrence, rendant difficile pour d'autres navigateurs de rivaliser. Dissocier Chrome de Google permettrait à ce dernier de ne plus avoir une visibilité artificielle et favoriserait un développement concurrentiel accru dans l'univers du Web.
Le débat sur l'antitrust s'intensifie dans le monde entier, et cette affaire pourrait également inspirer d'autres pays à prendre exemple sur les États-Unis. L'enjeu est de taille : il s'agit non seulement de rétablir l'équité dans le secteur numérique, mais aussi de garantir que l'innovation et la diversité prospèrent dans un monde technologique d'une importance capitale pour l'économie globale.