Soixante-cinq jours, 18 heures, 10 minutes et 2 secondes ont suffi pour prouver, pour la première fois de sa vie, que la Terre est bien ronde. Cela méritait une douche au champagne, des larmes de joie et de chaleureux câlins avec ses proches. À 7 h 12, le mercredi 15 janvier, Yoann Richomme (Paprec-Arkéra), les yeux rougis par le manque de sommeil mais arborant un sourire radieux, a franchi la ligne d’arrivée de la 10e édition du Vendée Globe en deuxième position, avec un retard de 22 heures et 47 minutes sur Charlie Dalin (Macif-Santé-Prévoyance), signant ainsi le deuxième meilleur temps de l’histoire de l’épreuve.

Le skipper de 41 ans, à la stature de rugbyman – sport qu’il a également pratiqué avec assiduité – a délibérément ralenti tout au long de la dernière nuit, réalisant des ronds dans l’eau pour savourer ce moment avec un public frigorifié par les températures négatives dans la ville des Sables-d’Olonne (Vendée). À son arrivée au ponton d’honneur, il a aussi exprimé son étonnement face à la rapidité écoulée depuis le départ, le 10 novembre 2024 : « J’ai l’impression d’être parti avant-hier. »

Richomme a souligné les difficultés rencontrées lors de cette course, dont les conditions météorologiques extrêmes ont mis à l’épreuve même les marins les plus expérimentés. Malgré son excellente performance, il n'a pas manqué de se sentir un peu frustré de n'avoir pas pu saisir certaines opportunités durant la course. En effet, bien que son parcours ait été impressionnant, les imprévus en mer ont largement influencé les résultats.

Les Sables-d'Olonne a découvert une météo digne de l'hiver, mais le public est resté nombreux pour accueillir les skippers de retour. Le Vendée Globe, cette course mythique pour les navigateurs en solitaire, reste un événement marquant de la voile et un défi redoutable qui attire l'attention du monde entier. Dans un climat de compétition intense et d’émotions, Yoann Richomme est devenu un héros non seulement pour sa performance, mais aussi pour son attitude positive et son esprit de camaraderie.