Orano, l'un des principaux acteurs français du secteur nucléaire, a récemment signé un accord préliminaire avec la Mongolie pour l'exploitation de la mine d'uranium de Zuuvch Ovoo. Cet accord, d'une valeur estimée à 1,6 milliard d'euros, pourrait propulser la Mongolie dans le classement des grands producteurs mondiaux d'uranium. À l'heure où les enjeux énergétiques et géopolitiques se multiplient, cette initiative soulève autant d'espoirs que de défis.

Un projet structurant pour la Mongolie et Orano

Le partenariat repose sur un investissement initial de 500 millions d'euros, avec des phases de développement prévues jusqu'en 2027 et un début de production anticipé pour 2028. Ce projet fait partie d'une stratégie plus vaste visant à diversifier les sources d'approvisionnement en uranium d'Orano, suite à l'instabilité géopolitique au Niger, qui a impacté ces dernières années 15 % de ses approvisionnements.

Cette coopération est menée à travers Badrakh Energy, une co-entreprise entre Orano et MonAtom, l'entreprise publique mongole. Cet engagement réciproque montre la volonté de construire un modèle durable englobant l'extraction, la production et l'exportation.

Pourquoi cet accord maintenant ?

L'instabilité au Niger a catalysé le besoin d'Orano de rechercher des alternatives stables. La Mongolie, riche en ressources naturelles, représente une solution viable. Le Premier ministre Oyun-Erdene Luvsannamsrai a déclaré :

« Cet accord est une avancée importante pour attirer les investissements étrangers et créer des opportunités d'emploi pour le peuple mongol. »

Signé en octobre 2023, lors d'une visite d'État du président mongol en France, cet accord reflète également une aspiration à renforcer les liens bilatéraux et à diversifier les sources d'énergie.

Les implications géopolitiques et économiques

Située entre la Chine et la Russie, la Mongolie cherche à diversifier son économie, traditionnellement axée sur les exportations de cuivre et de charbon. Cet accord pourrait faire du pays un acteur clé dans le secteur nucléaire mondial, le plaçant dans le top 10 des réserves d'uranium. Pour Orano, cet investissement est crucial pour sécuriser ses approvisionnements, indispensables au maintien du parc nucléaire français, qui garantit l'indépendance énergétique du pays.

Enjeux environnementaux et sociaux

Ce projet, bien qu'il soit prometteur sur le plan économique, soulève des inquiétudes environnementales. Comment la Mongolie va-t-elle gérer les défis liés à l'extraction d'uranium dans une région aride ? Orano a pris des engagements en matière de réhabilitation du site après 2060, mais la pression pour réduire les impacts écologiques et assurer une gestion durable des ressources est forte. Parmi les défis à surmonter figurent :

- La gestion des déchets radioactifs.

- La préservation des ressources en eau.

- L'intégration des communautés locales dans le développement économique.

Une opportunité majeure pour la Mongolie

Le gouvernement mongol espère que ce projet sera bénéfique, entraînant :

- Une diversification économique, réduisant la dépendance à l'agriculture et aux matières premières traditionnelles.

- La création de milliers d'emplois, directs et indirects, liés à l'exploitation et aux infrastructures.

- La modernisation des infrastructures, y compris des améliorations apportées aux routes et aux réseaux électriques.

Cet accord préliminaire entre Orano et la Mongolie ne se résume pas à une simple opération minière. Il représente une approche stratégique face aux défis énergétiques mondiaux tout en ouvrant de nouvelles perspectives économiques. Toutefois, la question demeure : quels seront les conséquences environnementales et sociales de ce projet ? Le temps nous le dira. Restez connectés pour suivre l'évolution de ce partenariat vital.