Donald Tusk, le Premier ministre polonais pro-européen, est de retour au pouvoir après huit années de gouvernement du parti Droit et Justice (PiS). À partir du 1er janvier, il assumera la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne et prévoit d’y mettre l’accent sur la sécurité, notamment face aux menaces russes.

La Pologne cherche à se distancer de la présidence hongroise de Viktor Orban, marquée par des positions pro-russes. En contraste, Donald Tusk multiplie les discussions avec ses homologues européens pour renforcer la défense européenne, surtout alors que l'engagement américain pourrait faiblir avec le retour possible de Donald Trump à la Maison Blanche.

"Nous sommes confrontés à des décisions historiques", a déclaré Tusk, appelant l'Europe à se réveiller sur des questions cruciales de guerre et de paix. Il insiste sur l'importance de la défense des frontières orientales de l'UE, face à la menace grandissante de la Russie et de la Biélorussie.

En matière de défense, la Pologne prévoit d'investir 4,7% de son PIB d'ici 2025, un des taux les plus élevés parmi les membres de l'OTAN. Ce soutien est également unanime sur le plan politique en Pologne, puisque même le parti d'opposition Droit et Justice soutient cet effort militaire.

Cependant, la Pologne fait face à des contentieux avec l'Ukraine, notamment en raison de la mémoire du massacre de Volhynie, mais reste le principal soutien militaire de Kiev, voyant cette aide comme essentielle pour sa propre sécurité. Tusk a souligné que la perte de l'Ukraine entraînerait un sentiment d'insécurité généralisé en Europe.

En outre, la Pologne promeut une adhésion rapide de l'Ukraine et d'autres pays de l'Est européen à l'OTAN et à l'UE, comme la Moldavie et les Balkans occidentaux. Le président polonais Andrzej Duda a récemment visité l'Arménie, une démarche considérée comme provocatrice par Moscou.

La Pologne, notamment par le biais de sa présidence, tente de se présenter comme un acteur central dans la relance des relations avec les pays de l’Est et l’accélération de leur intégration européenne. La situation politique interne, marquée par une cohabitation entre le gouvernement pro-européen et le président conservateur, pourrait toutefois influencer ses ambitions européennes.

En anticipant l’élection présidentielle de 2025, Tusk espère rassembler ses forces et renforcer son leadership sur la scène européenne, alors que l’UE est confrontée à des défis de sécurité sans précédent.