Science

Une percée génétique révolutionne la culture des tomates : plus grosses et juteuses !

2025-03-07

Auteur: Marie

Imaginez un monde où les tomates sont non seulement plus grandes, mais également plus juteuses et savoureuses que jamais. Alors que les techniques de modification génétique ne sont pas nouvelles, une récente découverte réalisée par des chercheurs de l'Université Johns Hopkins, en partenariat avec le Cold Spring Harbor Laboratory, pourrait bien transformer notre approche de l'agriculture et de l'alimentation.

Une avancée inédite grâce à CRISPR-Cas9

La recherche a mis en lumière un mécanisme génétique nouveau et précis, permettant de modifier les plantes de manière plus efficace. En utilisant la technologie CRISPR-Cas9, souvent désignée comme des « ciseaux génétiques », les chercheurs ont réussi à effectuer des ajustements ciblés dans l'ADN des plants de tomates et d’aubergines. Ce processus a révélé un gène clé, le CLV3, qui influence considérablement la taille et la forme des fruits. En ne modifiant qu'une copie de ce gène, les scientifiques ont réussi à créer des tomates et des aubergines plus volumineuses tout en maintenait la qualité.

Cependant, une désactivation complète des deux copies du gène a conduit à des fruits déformés, prouvant l'importance de la précision dans cette technique. Ces avancées ouvrent la voie à des méthodes agricoles nettement plus ciblées que les approches traditionnelles, apportant une nouvelle dimension à la sélection végétale.

Une cartographie génétique élargie

Cette recherche ne se limite pas seulement aux tomates et aubergines. Elle s'inscrit dans un projet plus vaste visant à cartographier les génomes de diverses espèces du groupe des solanacées, qui inclut également les pommes de terre et les poivrons. Les scientifiques ont découvert que certains gènes pouvaient se dupliquer ou disparaître au fil du temps, ce qui affecte directement les caractéristiques des plantes, ce qui est crucial pour l'adaptation face aux changements climatiques.

L'approche pan-génétique utilisée par les chercheurs permet de comparer les génomes et d'identifier des gènes communs, tout en mettant en lumière des mécanismes évolutifs peu connus jusqu'à présent. Ce type de recherche pourrait révolutionner non seulement l'amélioration des solanacées, mais également d'autres cultures vitales pour l'alimentation mondiale.

Une carte au trésor génétique

Katharine Jenike, chercheuse au Cold Spring Harbor Laboratory, résume la portée de cette recherche en déclarant que posséder les séquences complètes des génomes de ces espèces équivaut à détenir une « carte au trésor ». Cette carte aide à identifier des gènes essentiels qui influencent des traits comme la taille, la forme ou la durée de floraison des plantes.

Des perspectives enthousiasmantes pour l'agriculture de demain

Les implications de cette recherche, publiée dans Nature, sont vastes et prometteuses. En ajustant l'expression de certains gènes, il serait possible de produire des fruits non seulement plus gros, mais aussi plus résistants aux maladies et adaptables aux conditions climatiques variées. Cela pourrait transformer la productivité agricole tout en répondant aux besoins alimentaires croissants dans le monde.

Michael Schatz, l'un des principaux chercheurs associés à cette étude, illustre cette avancée en déclarant : « Une seule graine peut suffire à initier une révolution ». Avec cette avancée, l'agriculture pourrait se diriger vers des pratiques plus durables, réduisant ainsi la dépendance aux pesticides et permettant une meilleure gestion de nos ressources alimentaires.