
Une liste d'Algériens à expulser de France bientôt transmise à Alger
2025-03-14
Auteur: Michel
Introduction
Paris est sur le point de faire parvenir aux autorités algériennes une liste préliminaire d'Algériens à expulser de France, souhaitant que cela aide à améliorer des relations diplomatiques actuellement tendues en raison de la question migratoire et du dossier délicat du Sahara occidental.
Confirmation de la liste
Trois sources gouvernementales ont confirmé le 13 mars à l'Agence France-Presse (AFP) que cette liste, qui compte "plusieurs dizaines" de noms, sera officiellement adressée à l'Algérie dans un futur proche, des sources allant jusqu'à évoquer l’envoi possible "aujourd’hui ou demain".
Première liste d'expulsions
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué mercredi sur RTL que c'était "une première liste" qui pourrait éventuellement être suivie par d'autres, élargissant ainsi le volume des expulsions.
Relations France-Algérie détériorées
Les relations entre la France et l'Algérie se sont fortement détériorées suite au refus d’Alger d’accepter des ressortissants en situation irrégulière expulsés par Paris, y compris l’auteur d’un attentat mortel survenu le 22 février à Mulhouse. Ce climat de tension s'est intensifié suite à la reconnaissance par la France, fin juillet, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Impact de la reconnaissance marocaine
Emmanuel Macron, en accédant à la demande du Maroc, a provoqué des remous diplomatiques avec Alger. La tension a encore crû à la suite de l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, que Paris juge arbitraire.
Une première étape d'expulsions?
Dans un contexte où le ministre Retailleau avait initialement fait état de plusieurs centaines de personnes susceptibles d’être expulsées, cette première liste pourrait n'être qu'un avant-goût de futurs renvois. Par ailleurs, Emmanuel Macron et Retailleau ont récemment eu une rencontre au sommet, se concentrant sur l'importance de maintenir un dialogue constructif avec l'Algérie, malgré leurs désaccords apparents.
Enjeux sécuritaires
Les enjeux sécuritaires jouent également un rôle clé dans les relations entre Paris et Alger. La France tient compte d’un contexte régional instable, notamment avec la menace d’un retour potentiel de djihadistes algériens ou franco-algériens en Europe. Des diplomates français considèrent que la situation actuelle entre les deux pays pourrait être qualifiée de "quasi-rupture".
Appel au dialogue
Face à cette crise, le président français a appelé à ne pas "se parler par voie de presse ", soulignant que cette approche n’est jamais productive. Sa réponse fait suite à une déclaration du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui a décrit le climat actuel comme "délétère" et a exprimé le besoin urgent de renouer le dialogue.
Suspension des activités consulaires
Cependant, le retour à des relations apaisées semble encore lointain. Des élus de villes comme Marseille et Nice ont rapporté que l’Algérie avait suspendu ses activités consulaires dans leurs régions, ce qui alourdit encore la situation. Une source diplomatique a ajouté qu'aucune notification officielle de suspension n'avait été reçue.
Expertise sur la situation
Le directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève, Hasni Abidi, a averti que la remise d'une liste d'expulsions pourrait offrir un répit momentané, mais ne résoudra pas les causes profondes de la crise. Il a insisté sur la nécessité d'une reprise des dialogues diplomatiques pour parvenir à une solution durable.