
Une entreprise canadienne tente d'accélérer l'extraction de minerais des profondeurs océaniques tout en faisant pression sur une agence de l'ONU
2025-03-29
Auteur: Jean
La société canadienne The Metals Company a lancé un défi audacieux en date du 27 mars. Avec des ambitions énormes, elle vise à exploiter les précieuses ressources minérales enfouies dans les abysses océaniques, des matières premières essentielles pour la fabrication de batteries, notamment pour le secteur des énergies renouvelables. Cependant, l'entreprise semble frustrée par l'absence de progrès dans les négociations menées chaque année sous l'égide de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM).
Depuis plus d'une décennie, l'AIFM dresse un cadre juridique destiné à réguler l'exploitation de « la zone », c'est-à-dire les fonds marins et océaniques situés dans les eaux internationales, tout en veillant à la protection environnementale. Pour The Metals Company, cette attente semble insupportable.
Le PDG, Gerard Barron, a déclaré qu'il estime l'entreprise prête à gérer les risques écologiques associés à ces environnements encore largement inexplorés, affirmant avoir déjà investi plus de 500 millions de dollars (environ 460 millions d'euros) dans ces projets. Malgré l'opposition croissante de plusieurs États, dont une trentaine d'entre eux plaident pour un moratoire sur l'exploitation des fonds marins en raison des préoccupations environnementales, The Metals Company envisage de soumettre une demande d'exploitation au cours du deuxième trimestre de 2025 à la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l'agence américaine responsable des questions océaniques.
L'administration américaine, sous Donald Trump, qui n'est pas membre de l'AIFM, a été saluée par Barron pour offrir une « voie réglementaire stable, transparente et applicable ». En parallèle, les dangers de l'exploitation minière en eaux profondes suscitent des préoccupations croissantes dans le monde entier, notamment en ce qui concerne la dégradation des écosystèmes marins et la biodiversité.
Les enjeux sont considérables : les minerais extraits pourraient jouer un rôle clé dans la transition énergétique mondiale, mais à quel prix pour nos océans ? La pression monte pour trouver un équilibre entre développement économique et conservation de l'environnement.