
Une entreprise américaine tente de ressusciter le « loup terrible » !
2025-04-09
Auteur: Louis
Des loups au nom mythique : Romulus, Rémus et Khaleesi
Le 7 avril, l'entreprise américaine Colossal Biosciences a annoncé une véritable révolution : la naissance de trois louveteaux au pelage blanc, appelés Romulus, Rémus et Khaleesi. Ces noms emblématiques et chargés de mythes célèbrent le retour du Canis dirus, connu sous le nom de « loup terrible », qui a disparu il y a environ 12 000 ans. Mais est-ce vraiment une résurrection ou simplement une illusion ? Colossal Biosciences nourrit également l'ambition de ramener à la vie d'autres créatures disparues comme le mammouth laineux ou le dodo.
Des louveteaux modifiés et des débats scientifiques
Ces petits loups, nés en laboratoire, représentent l'espoir d'une « dé-extinction ». Mais le monde scientifique n'est pas unanime. Des biologistes et paléontologues s'interrogent, expliquant que ces louveteaux ne sont pas de véritables loups terribles, mais plutôt des loups gris génétiquement modifiés. En réalité, ils seraient des hybrides, pas tout à fait des revenants.
Une avancée technologique mais des doutes croissants
Colossal Biosciences a réussi à identifier 14 gènes clés, comprenant 20 mutations spécifiques liées à la morphologie du loup terrible. Ils ont extrait l'ADN fossile d'os vieux de 13 000 ans et ont comparé ces données avec celles de loups actuels pour créer ce qu'ils appellent des « cellules de loup terrible ». L'utilisation de la technologie Crispr-Cas9 a permis de modifier 15 gènes et de créer des embryons implantés dans des chiennes porteuses.
L'ADN ancien : une frontière à franchir
Emily Roycroft, scientifique à l'université Monash, souligne que la définition d'une espèce dépasse la simple apparence. Le dernier ancêtre commun entre le loup gris et le Canis dirus remonte à 6 millions d'années, et transformer quelques gènes d'un loup gris ne suffira pas à reproduire les caractéristiques uniques du loup terrible.
Une question existentielle : qu'est-ce qu'une espèce ?
Au cœur des débats, la déclaration de Beth Shapiro, directrice scientifique de Colossal, remet en question notre perception des espèces : « S'ils ressemblent à cet animal, alors ils sont cet animal. » Mais si la ressemblance est suffisante, que reste-t-il de l'essence même de l'être ?
99,5 % d'ADN commun !
Colossal affirme avoir séquencé le génome complet du loup terrible, promettant une publication scientifique imminente. Cependant, la question demeure : comment peut-on faire renaître une espèce avec seulement 20 mutations alors que le génome du loup gris possède 2,4 milliards de bases ? Malgré les similitudes, les différences ne sont pas négligeables.
À suivre de près : l’éthologie et l’évolution en question
Cette initiative audacieuse de Colossal Biosciences ouvre un débat captivant sur la biologie, l'évolution et la philosophie des sciences, alors que l'humanité s'interroge sur les limites de la science face à la nature.