D’après une étude alarmante menée par le cabinet Empreinte Humaine, spécialisé dans la qualité de vie au travail, un impressionnant 45 % des salariés français souffrent actuellement de détresse psychologique. Bien que les chiffres soient stables, cela ne fait qu’aggraver une situation déjà critique. En effet, depuis juillet 2024, ce chiffre a augmenté de 3 points et cela reste préoccupant dans le contexte des vagues précédentes.

Le rapport souligne qu’un salarié sur trois (31 %) est touché par le burnout, condition reconnue par l'Organisation mondiale de la Santé depuis 2019 comme un "syndrome d’épuisement professionnel". Ce trouble, qui résulte d’un stress chronique lié au travail, peut avoir de graves conséquences sur la santé. Fatigue extrême, insomnies, migraines et douleurs chroniques ne sont que quelques-uns des symptômes qui peuvent mener à une dépression, des troubles alimentaires et même des addictions.

Mais l’étude ne s'arrête pas là ! Elle révèle une inégalité face à cette détresse : les femmes (52 %), les jeunes âgés de 30 à 39 ans (54 %) et les employés (53 %) sont les plus touchés, avec une augmentation fulgurante de 24 points pour les trentenaires par rapport à la même période précédente.

Une des principales causes identifiées ? La montée de l’individualisme au sein des entreprises ! 60 % des salariés signalent ce phénomène, qui entraîne un manque criant de reconnaissance collective (44 %) et une pression accrue sur les performances individuelles (39 %). La compétition entre collègues s'intensifie également, selon 30 % des personnes interrogées, poussant encore plus le moral au plus bas.

Contrairement à une idée répandue, le télétravail n'est pas considéré comme la cause principale de cette détresse ; seulement 14 % des personnes interrogées croisent individualisme et télétravail. Ce qui choque, c’est que les pratiques managériales qui privilégient la performance individuelle au détriment de l'esprit d’équipe sont mises en cause !

Les ressources humaines, déjà débordées, admettent ne pas avoir les outils nécessaires pour assurer un environnement de travail sain. Moins de la moitié des entreprises effectuent un diagnostic des risques psychosociaux, et seulement 35 % des salariés estiment que leur employeur met en œuvre des stratégies de prévention efficaces. Face à cela, 90 % des responsables RH se sentent contraints d’adopter une posture "réactive" plutôt que "préventive", avec de nombreux répondants confrontés à des problématiques personnelles graves affectant leurs collègues.

Un appel urgent à l'action est donc lancé. Si de telles conditions de travail persistent, la santé mentale des travailleurs français continuera de se détériorer. Les employeurs doivent agir maintenant pour prévenir une crise encore plus profonde.