Divertissement

«Un terrible faux pas au cœur du cinéma : Costa-Gavras et la Cinémathèque au banc des accusés après l'annulation du Dernier Tango à Paris»

2025-01-17

Auteur: Julie

Le 16 janvier, lors d'une audition devant la commission parlementaire sur les violences sexuelles, les responsables de la Cinémathèque française ont exprimé des regrets sincères concernant l'annulation, survenue 24 heures avant sa projection, du film controversé *Dernier Tango à Paris* de Bernardo Bertolucci. Le film, sorti en 1972, a fait l'objet de vives critiques à cause d'une scène infamous, où un viol a été filmé sans le consentement de l'actrice Maria Schneider.

Face à une pression considérable de la part d'associations féministes, la projection, qui devait mettre en lumière une œuvre cinématographique jugée importante, a été annulée officiellement pour raisons de sécurité. Costa-Gavras, célèbre cinéaste et président de la Cinémathèque, a reconnu que la décision de programmer ce film sans contexte préalable avait suscité un grand nombre de réactions négatives.

Il a déclaré à l'Assemblée nationale : « C’est une leçon pour l’avenir » et a admis que l’intention de montrer le film n'était pas provocante, mais visait à célébrer le travail de l'acteur légendaire Marlon Brando. Cependant, il a aussi souligné que le film aurait dû être précédé d'une présentation détaillée, étant donné les répercussions dramatiques qu'il a eu sur la vie de Maria Schneider.

Les autres directeurs de la Cinémathèque, Frédéric Bonnaud et Jean-François Rauger, ont également pris leurs responsabilités, tout en tentant de défendre leur ligne éditoriale. Bonnaud a annoncé le désir de la Cinémathèque d'adapter ses références aux films en tenant compte de l’évolution sociétale et du respect dû aux victimes. Cela survient à un moment où les institutions culturelles sont de plus en plus tenues de réfléchir sur leur rôle face au passé, à la lumière des mouvements contemporains pour les droits des femmes.

Ce mea culpa solennel a donc marqué une étape cruciale pour la Cinémathèque, qui, tout en étant un lieu de préservation du patrimoine cinématographique, réalise l'importance d'intégrer des perspectives critiques sur des œuvres controversées. La discussion autour de *Dernier Tango à Paris* met en relief un enjeu majeur de notre époque : le besoin de contextualisation des œuvres qui, bien qu'elles soient considérées comme des classiques du cinéma, soulèvent des questions éthiques et morales essentielles. Cette affaire appellera non seulement à une introspection au sein de la Cinémathèque, mais également à une réflexion plus large sur la manière dont le cinéma aborde les thèmes de la sexualité et du consentement.