Un sanglier abattu dans le jardin d'une victime de la chasse : un acte irrespectueux ?
2025-01-09
Auteur: Marie
« Furieux, indigné et ébahi face à un tel manque de décence. » C'est ainsi que Ralph, un ami de Morgan Keane, a réagi après qu'un chasseur ait tué un sanglier dans la propriété des Keane, interdite à la chasse depuis la tragique mort de Morgan fin 2020. Ce jour-là, alors que Rowan, le frère de Morgan, se trouvait seul à la maison, il a entendu plusieurs bruits suspects, révélant la présence d'une chasse à proximité de leur domicile à Calvignac dans le Lot.
Le jeune Rowan a averti des membres de sa famille après avoir été témoin de cet acte, et ensemble, ils ont appelé la gendarmerie qui s'est rendue sur les lieux pour initier une enquête. Selon le président de la Fédération de chasse, Jean-François Cau, la situation n'était pas aussi simple qu'elle semblait ; il a expliqué que le tir pouvait être légal en raison du droit de suite, qui permet aux chasseurs d'achever un animal blessé, ce qui était censé être le cas ici.
Cependant, nombreux sont ceux qui contestent cette explication. Me Julien Roelens, avocat du collectif « Un jour un chasseur », soutient que le droit de suite ne peut être appliqué que si l'animal est mortellement blessé. D'autres membres de leur groupe ont affirmé que les chasseurs auraient dû prévenir Rowan ou sa famille avant d'intervenir, ce qui aurait constitué une violation de domicile.
La préoccupation majeure reste la légitimité et l'éthique de cet acte, surtout après que Morgan Keane, 25 ans, a été abattu par un chasseur l'ayant confondu avec un sanglier, créant un tollé national. Les appels à des réformes sur la réglementation de la chasse, à des formations plus strictes pour les chasseurs, et à l'instauration de jours sans chasse ont rassemblé plus de 120 000 signatures, témoignant d'un véritable ras-le-bol au sein de la population.
Mila Sanchez, cofondatrice du collectif « Un jour un chasseur », a exprimé son indignation : « Ils continuent à chasser près de chez nous, et alors qu'ils ont déjà pris la vie de Morgan, ils se permettent de tuer un sanglier à seulement 36 mètres de notre porte. C'est inacceptable ! ». Les défenseurs des Keane déplorent également l'inaction de l'État face à cet incident, malgré leurs efforts pour faire entendre leurs voix.
Face à cette situation, l'aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) envisage de porter plainte contre la société de chasse impliquée, cherchant à mettre un terme à ce qu’ils considèrent comme une série d'impunités vis-à-vis de la chasse.
Cette affaire soulève également des questions sur la législation en matière de chasse en France, où les règles semblent bien plus laxistes que dans d'autres pays européens. La tendance du gouvernement à soutenir les activités de chasse met en lumière la nécessité d'une réévaluation des politiques en matière de sécurité adéquate pour protéger les citoyens des dangers que la chasse peut représenter. Les débats autour de la chasse deviennent de plus en plus cruciaux, et de nombreuses voix s'élèvent pour demander une réforme immédiate.