Nation

Un prêtre condamné à dix-huit ans de prison pour viol et agressions sexuelles sur mineur

2024-11-08

Auteur: Pierre

Un prêtre a été condamné vendredi 8 novembre à dix-huit ans de prison pour un viol et des agressions sexuelles commis sur plusieurs enfants, notamment lorsqu'il était curé dans le village de Massiac (Cantal).

Philippe Pouzet, 70 ans, a également été condamné à une injonction de soins, un suivi sociojudiciaire de cinq ans, une interdiction de se rendre dans le Cantal et une interdiction de toute activité avec des mineurs à vie. Cette décision fait écho à des années de souffrances pour les victimes, dont plusieurs témoignages poignants ont été présentés lors du procès.

L'avocat général Paolo Giambiasi avait plaidé pour une peine de quinze ans afin de rendre justice aux familles touchées par ces actes odieux. Le prêtre était jugé pour les agressions sexuelles de quatre enfants d'une même famille, ainsi que pour le viol d'un des enfants autour de 2017, et pour l'agression sexuelle en 1994 d'un adolescent de 44 ans aujourd'hui.

Ce qui rend cette affaire d'autant plus tragique, c'est que la famille, déjà vulnérable avec sept enfants, a été ciblée par le curé, qui, entre 2011 et 2017, organisait des soirées au presbytère, offrait des cadeaux et prêtait sa voiture, se posant en bienfaiteur tout en dissimulant ses véritables intentions.

Au cours de l'audience, Philippe Pouzet a admis avoir commis des dizaines d'agressions sexuelles et le viol d'un adolescent de 14 ans, tentant de minimiser la gravité de ses actes en affirmant que les enfants étaient « à l'initiative » de ces interactions. Jean-François Canis, avocat des victimes, a dénoncé cette attitude, soulignant que l'accusé ne reconnaissait pas aux victimes leur statut d'enfants vulnérables.

La défense a tenté de faire valoir que l'accusé avait des difficultés à expliquer ses gestes, présentant les faits comme instinctifs. Cependant, l'intervention d'une voix populaire lors du procès a exprimé le désespoir de la communauté : « C'est un rétablissement de la peine de mort, prenez une corde et allez le pendre… cela ira plus vite.

Au total, une dizaine de victimes ont été entendues lors des auditions, avec des révélations choquantes incluant un cinquième enfant de cette même famille affirmant qu'il avait également été violé. Cette affaire soulève des questions sur la responsabilité de l'Église, qui, selon des témoignages, était consciente des comportements inappropriés du prêtre sans intervenir.

Les années précédentes ont révélé un arrière-plan inquiétant, lorsque Pouzet avait déjà été jugé en 1984 pour attentat à la pudeur après avoir agressé sexuellement deux enfants à Sommières (Gard).

« Rétrospectivement, je réalise que j'aurais dû être plus vigilant », a déclaré Mgr Bruno Grua, ancien évêque de Saint-Flour, en évoquant les erreurs du passé de l'Église vis-à-vis des abus commis par certains membres. Une enquête a révélé que plusieurs prêtres étaient au courant des agissements de Pouzet sans qu'aucune mesure ne soit prise pour l'écarter de son ministère.

Cette situation met en lumière un problème systémique de gestion des abus sexuels au sein de l'Église, soulevant de nouvelles critiques sur la manière dont elle traite ces affaires délicates. La communauté espère que cette sentence marquera le début d'une prise de conscience et d'une action plus fermes contre de tels abus.