Santé

"Un médecin controversé fait scandale en Aveyron : que se passe-t-il avec Denis Agret ?"

2024-09-25

L'incident n'a pas suscité beaucoup de bruit, mais il soulève de sérieuses questions. Au 1er septembre 2024, le groupe de santé Filieris, qui opère dans le secteur minier à Decazeville, a perdu son médecin titulaire suite au départ à la retraite d'un de ses membres et à une tragédie ayant frappé la seconde médecin. C'est ainsi qu'un remplaçant a été engagé pour pallier au désert médical qui touche le Bassin et de nombreuses zones rurales du pays.

Pourtant, huit jours plus tard, les patients reçoivent un SMS annonçant que tous leurs rendez-vous sont annulés. Que s'est-il passé ? Le médecin en question n'est autre que Denis Agret, figure bien connue des mouvements antivax durant la pandémie de Covid-19. En 2022, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir proféré des menaces de mort à des agents de la fonction publique, et interdit d'exercer pendant trois ans par le tribunal correctionnel de Montpellier.

En octobre 2023, après avoir interjeté appel, le Conseil national de l'Ordre des médecins a donné son feu vert pour qu'il reprenne la pratique, n'ayant trouvé aucune preuve d'un état pathologique l'empêchant d'exercer son métier.

"Je suis épuisé par cette situation"

À Decazeville, cependant, peu de personnes semblaient au courant de ses antécédents ou de ses opinions. Une semaine après son arrivée, il a été convoqué par ses supérieurs pour discuter de son passé, probablement omis lors de son embauche. Ils lui ont exprimé leurs préoccupations quant à un potentiel "conflit d'image" à l'approche de la campagne de vaccination contre la grippe.

Denis Agret a alors décidé de quitter son poste, laissant un mot expliquant qu'il partait en raison d'un désaccord avec la direction. "Je suis fatigué de cette situation," a-t-il déclaré, visiblement ému. Il insiste sur le fait qu'il ne se considère pas "antivax": "Je suis en faveur de la vaccination. Cependant, certaines études, y compris celles de l'agence du médicament, soulignent une augmentation des myocardites après les doses de vaccin contre le Covid, établissant un lien inquiétant."

Ferme dans ses convictions, il a recommandé à presque tous ses patients un IRM cardiaque, une directive qui a suscité l'étonnement et même le rire parmi certains cardiologues de Rodez, qui jugent ses recommandations inappropriées. "C'est grave de prendre cela à la légère," a-t-il ajouté, en justifiant son retrait du groupe Filieris en raison de ses antécédents judiciaires, craignant de lourdes conséquences en cas de problème médical.

Dans un contexte où les professionnels de santé sont sous pression et où le désert médical s'étend, la situation de Denis Agret illustre des divisions croissantes sur la manière de gérer les questions de santé publique, poussant les habitants de ces régions rurales à se demander qui pourrait réellement prendre soin d'eux.