Nation

Un homme arrêté après avoir menacé de mort la présidente du tribunal dans l'affaire Marine Le Pen

2025-04-08

Auteur: Pierre

Le 8 avril, un individu de 76 ans a été arrêté à La Garenne-Colombes, dans les Hauts-de-Seine, pour des menaces de mort à l'encontre de la présidente du tribunal correctionnel de Paris. Cette décision judiciaire concerne Marine Le Pen et son ancien parti, le Front national (devenu Rassemblement national en 2018), dans une affaire liée aux assistants parlementaires au Parlement européen.

L'homme aurait écrit sur son compte X : "Ce que mérite cette salope" accompagnés d'une image d'une guillotine, comme l'a précisé le parquet. Il est actuellement en garde à vue pour "menaces de mort contre un magistrat" et "outrage à magistrat dans l'exercice de ses fonctions".

Le 31 mars, Marine Le Pen a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux ans ferme avec un bracelet électronique, ainsi qu'une amende de 100 000 euros et une inéligibilité immédiate de cinq ans, compromettant ainsi son ambition présidentielle pour 2027. Le tribunal a établi qu'elle faisait partie d'un système de détournement de fonds publics d'un montant de 4 millions d'euros, utilisé pour rémunérer des employés du FN entre 2004 et 2016. Ce procès a également touché 24 autres personnes en plus du parti.

La sécurité des magistrats en danger

Depuis le verdict, les magistrats impliqués, dont la présidente de la 11e chambre correctionnelle, Bénédicte de Perthuis, reçoivent des menaces virulentes qui ont nécessité leur placement sous protection policière. Le Conseil supérieur de la magistrature a exprimé son inquiétude face à la violence des menaces et des insultes sur les réseaux sociaux émanant de l'extrême droite. L'adresse personnelle de Mme de Perthuis a même été divulguée en ligne. Elle bénéficie ainsi de mesures de sécurité renforcées.

L'enquête sur ces menaces s'intéresse particulièrement aux propos alarmants sur les réseaux sociaux, qui pourraient entraîner des poursuites pour cyberharcèlement, menaces de mort et divulgation d'informations personnelles, aggravées par le fait que les victimes occupent des fonctions publiques.

Cette situation s'inscrit dans un contexte plus large où des menaces de mort avaient déjà été signalées en début d'année sur un site d'extrême droite, ciblant des magistrats ayant traité l'affaire de Marine Le Pen. Cela souligne la tension palpable entre les représentants de la justice et les groupes d'extrême droite, exacerbée par cette affaire. La justice française se retrouve donc à l'intersection de la sécurité publique et de la protection des droits des magistrats dans un climat de polarisation politique croissante.