
« Un fumigène allumé, un supporter sacrifié : la colère monte contre la commission de discipline »
2025-04-11
Auteur: Pierre
Des sanctions jugées arbitraires et excessives
Début décembre, après la révélation par L'Équipe d'une sanction infligée à un jeune supporter de seulement 6 ans au Havre, le président du HAC, Jean-Michel Roussier, s'est indigné sur RMC : « La blague de ce petit aurait coûté 4 000 euros... Qu'il ait six ou soixante ans, c'est le même tarif ! » Une situation alarmante qui met en lumière une problématique plus profonde : la commission de discipline semble avoir le pouvoir de sanctionner sans discernement.
Dans son règlement, la commission évoque des sanctions « adaptées » en fonction des « circonstances ». Pourtant, ces circonstances ne semblent souvent pas prendre en compte la réalité des faits. Par exemple, ce supporter qui n’a causé aucun dégât autre que quelques gobelets lancés a été privé de trois matchs.
L’affaire Victor : un exemple flagrant d’injustice
La situation a pris une tournure tragique pour Victor, qui a assisté à un match de Ligue 2 entre Saint-Étienne et Troyes le 12 février 2024. Bien qu’il ne soit pas l’auteur d’un acte violent, il a été puni après un concert de torches allumées par d'autres spectateurs. Un dirigeant de l'ASSE a porté plainte, et Victor, identifié par vidéosurveillance, a été convoqué devant la commission de discipline.
Malgré ses protestations et l'absence de preuves solides, Victor s'est vu infliger une suspension de licence pour deux matches, simplement parce qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment. Il a dû attendre un an pour que justice soit rendue, mais pas sans complications et rebondissements.
Des recours et une décision controversée
En mars, après une convocation officielle, il a fait appel de sa sanction. L’appel a été examiné par la commission supérieure d’appel de la FFF qui, en octobre, a alourdi sa suspension à dix matchs, justifiant que les sanctions étaient jugées trop clémentes face à la gravité des faits.
Aujourd’hui, Victor hésite entre la confiance en la justice et le désespoir face à un système qui semble souvent aveugle. Il s'est tourné vers le CNOSF pour obtenir une conciliation. Le 6 janvier, le comité a finalement décidé d’annuler la sanction, critiquant le manque de fondement dans la décision initiale, notamment sur la charge de la preuve.
Des erreurs récurrentes au sein des instances
Sébastien Deneux, président de la commission de discipline, tente de défendre une organisation souvent critiquée : « Trop d'erreurs peuvent se glisser, mais la plupart des décisions ne relèvent pas d'un manque de sérieux. » Il reconnaît que le système n'est pas parfait mais met en avant l'importance d'identifier les comportements fautifs.
Cela dit, cette affaire rappelle des précédents où d'autres supporters ont été injustement accusés, comme en 2018 où des ultras du Stade Brestois ont vu leur innocence prouvée après une longue procédure.
Des manifestations de mécontentement qui se multiplient
Plus récemment, lors d’un match entre Lorient et Bastia, des supporters ont interpellé les instances avec une banderole : « ICS (Interdiction commerciale de stade) à la carte : un fumigène allumé, un supporter au hasard sacrifié ».
Ce climat de mécontentement monte, et la situation ne semble pas prête de s’apaiser tant que les instances de discipline continueront à frapper sans discernement. Une réforme s'impose pour assurer une réelle justice dans le milieu sportif.