Science

Un fossile extraordinaire dévoile les secrets du Proteroctopus

2025-03-19

Auteur: Philippe

Il y a 165 millions d'années, un céphalopode fascinant connu sous le nom de Proteroctopus ribeti swimait dans les océans préhistoriques. Découvert en 1982 en France, son fossile a captivé les scientifiques, mais ce n’est qu’en 2016 qu’une étude révolutionnaire a révélé des caractéristiques inédites, bouleversant nos connaissances sur l’évolution des pieuvres.

La technologie qui change tout

La découverte de Proteroctopus ribeti a eu lieu dans le célèbre Lagerstätte de La Voulte-sur-Rhône, réputé pour la conservation exceptionnelle de ses fossiles. Au départ, les experts l’avaient considéré comme un poulpe primitif, un cétacé à l'apparence simple. Cependant, sa position dans l’arbre évolutif des céphalopodes a suscité l’intérêt des scientifiques.

La véritable avancée a eu lieu en 2016 avec l'utilisation de la microtomographie synchrotron à rayons X, permettant d’examiner le fossile avec une précision sans précédent. Cette méthode a révélé des détails époustouflants sur sa structure interne et externe, transformant ainsi la vision classique de sa découverte en une pièce maîtresse pour comprendre l’évolution des céphalopodes.

Des caractéristiques inattendues

Parmi les découvertes marquantes figure la reclassification de Proteroctopus ribeti au sein des Vampyropoda, un groupe incluant des espèces telles que le calmar vampire et les pieuvres modernes. Encore plus surprenant, des analyses ont mis en lumière la présence de deux rangées de ventouses sur ses bras – une caractéristique que les scientifiques pensaient apparaître plus tard dans l’évolution des céphalopodes. Ce fossile remet donc en question l’idée reçue que l’évolution des ventouses était tardive.

Un autre élément fascinant concerne l'absence d'une poche à encre, courante chez la plupart des céphalopodes modern, laissant perplexe les chercheurs. Il est probables que Proteroctopus compensait cette absence par des nageoires développées, ce qui suggère qu'il était un nageur agile, recourant davantage à la vitesse qu'à la dissimulation grâce à l'encre.

Un ancêtre révolutionnaire pour l’évolution des pieuvres

Des analyses détaillées ont également révélé que Proteroctopus ribeti possédait une structure interne unique appelée un « glaive », non minéralisée et absente chez les pieuvres modernes, suggérant que les premiers céphalopodes avaient des corps plus robustes que prévu. De plus, l’existence d’un nerf axial traversant chaque bras a été observée, une caractéristique désormais associée au système nerveux complexe des pieuvres modernes, renforçant l'idée que ces ancêtres possédaient déjà des bases pour des comportements et des capacités adaptatives complexes.

En résumé, cette découverte de 165 millions d'années a mis en évidence des caractéristiques surprenantes qui modifient notre compréhension de l'évolution des céphalopodes. Les analyses de ce fossile jettent un nouveau regard sur l'histoire marine et sur les anciennes stratégies de survie de ces créatures marines énigmatiques. Cette étude invite également à repenser les origines de comportements que nous associons aujourd'hui principalement aux espèces modernes.