À la veille des élections législatives autrichiennes où le Parti de la Liberté (FPÖ) est donné favori, un incident controversé a éclaté lorsqu'un chant nazi a été interprété lors des funérailles d'un ancien élu du parti, Walter Sucher. Cet événement a provoqué une onde de choc et d'indignation à travers le pays.

Le FPÖ, qui a des racines controversées remontant à des figures issues du nazisme, est en tête des sondages, avec des résultats atteignant 27 %, juste devant l'ÖVP (Parti Populaire Autrichien) à 25 %. Ce climat électoral tendu a amené le leader du FPÖ, Herbert Kickl, à faire campagne avec des terminologies vétustes qui rappellent les sombres origines de son parti, en se qualifiant de futur « Volkskanzler » ou « chancelier du peuple », un titre historiquement lié à Adolf Hitler.

Aux funérailles de Walter Sucher, qui se sont tenues récemment, plusieurs membres du FPÖ, y compris des parlementaires, étaient présents. Pendant la cérémonie, un chant évoquant « le saint Reich allemand » a été dirigé, une scène filmée et rapportée par le quotidien autrichien Der Standard. Cette vidéo a immédiatement été critiquée et partagée largement sur les réseaux sociaux, exacerbant une atmosphère déjà chargée avant les élections.

Face à cette situation, le FPÖ a tenté de se dissocier des funérailles, affirmant dans une déclaration à l'agence de presse autrichienne APA qu'il n'y avait eu aucune implication dans l'organisation de l'événement. Toutefois, la communauté juive d'Autriche, par le biais de l'Union des étudiants juifs, a jugé nécessaire de déposer une plainte concernant cet incident, le qualifiant de « sonnette d'alarme pour l'Autriche ».

Des personnalités politiques de tous bords ont également condamné cet acte. Le Parti Populaire Autrichien a déclaré qu'il ne s'associerait jamais à Herbert Kickl, invoquant son lien avec des extrémistes de droite. Andreas Babler, chef du Parti social-démocrate d'Autriche, a souligné que cette situation mettait en lumière le danger représenté par le FPÖ pour la démocratie.

Le FPÖ est souvent sous le feu des critiques pour des accusations de racisme et d'antisémitisme, des allégations que le parti a toujours niées. Son ascension politique s'est nourrie du mécontentement populaire face à des thèmes sécuritaires, économiques et sanitaires, liant ainsi des préoccupations contemporaines avec des nostalgies du passé.

Cet incident pourrait avoir des conséquences significatives sur le paysage politique autrichien à l'approche des législatives, amplifiant les inquiétudes quant à la montée des sentiments extrémistes et à la résurgence de symboles du passé Nazi.