Hazebrouck (Nord) - Dans un contexte international de tensions, Édouard Roussez, un agriculteur bio de 33 ans, a décidé de se lever contre les pratiques commerciales des États-Unis en lançant une campagne de boycott. En quelques jours, il a réussi à mobiliser près de 19 000 personnes autour de son groupe Facebook « Boycott USA », où des consommateurs échangent des alternatives à des produits américains comme Coca-Cola, Airbnb, et même des géants de la technologie comme Amazon et Google.

Roussez explique : « Les mensonges de Trump et son soutien à des dictateurs comme Poutine sont inacceptables. Nous devons agir pour dénoncer ces comportements. » Passionné par son travail sur ses 4 hectares de houblon bio destinés aux brasseries locales, il est également préoccupé par l’impact des droits de douane sur les filières agricoles françaises.

La créativité de son groupe est palpable : remplacer le Coca-Cola par des boissons locales comme Chtilà-Cola ou Breizh Cola, et privilégier des moteurs de recherche éthiques comme Qwant plutôt que Google. Édouard Roussez prône un boycott des entreprises qui ont soutenu Trump, tout en soulignant que certaines entreprises, comme Häagen-Dazs, produisant localement, pourraient bénéficier d’un soutien.

Il déclare fermement : « Chaque euro compte. Utilisons notre pouvoir d’achat pour faire un signal fort à Trump. » En parallèle, il aspire à regagner le contrôle de ses propres chaînes alimentaires, un enjeu crucial pour l’avenir des agriculteurs français.

Ce mouvement s’inspire également d’un élan similaire observé en Scandinavie, où les campagnes de boycott ont enregistré des succès notables. Roussez rappelle qu’en 1995, la France avait elle-même été ciblée par une telle initiative en raison des essais nucléaires. Avec cette action, il espère stimuler une véritable culture du boycott en France et encourager un soutien accru à l’agriculture locale.

Édouard Roussez n’est pas seulement en guerre contre des multinationales américaines, mais il lutte également contre la concurrence déloyale du houblon importé, ce qui complique la vente de son produit. « Il est frustrant de voir les brasseurs remplis de houblon américain alors que nous avons de si bonnes alternatives locales. Nous devons restaurer l’authenticité de nos bières.

En fin de compte, Édouard a pour ambition de transformer cette mobilisation en un mouvement durable, créant ainsi une dynamique positive autour des produits locaux et des valeurs de solidarité entre consommateurs. Qui sait, peut-être que son initiative pourrait inspirer d'autres agriculteurs à travers l'Hexagone à prendre position pour leurs produits locaux ?

La question demeure : le boycott pourra-t-il véritablement créer le changement que Roussez espère, et marquer le début d'une nouvelle ère pour les produits français face à la montée du Made in USA ?