Les autorités monténégrines ont pris des mesures draconiennes pour lutter contre la possession d’armes illégales, à la suite de la tragique tuerie de Cetinje, qui a coûté la vie à douze personnes mercredi dernier. Cette tragédie représente un véritable choc pour le pays, marquant déjà la deuxième tuerie de masse en moins de trois ans.

Le Premier ministre, Milojko Spajic, a déclaré lors d'une conférence de presse que la situation actuelle concernant les armes à feu est « excessive et horrible » et ne peut être justifiée par des traditions. Des estimations de l'ONG suisse Small Arms Survey révèlent qu'environ 245 000 armes à feu sont en circulation dans un pays de seulement 620 000 habitants, une statistique alarmante qui appelle à des réformes urgentes.

Le tireur de Cetinje, âgé de 45 ans, s’est suicidé après avoir ouvert le feu. Les enquêteurs ont révélé qu’il possédait déjà des armes illégales, dont certaines avaient été confisquées en 2022.

Dans ce contexte, le Premier ministre a donné un délai de deux mois aux détenteurs d'armes illégales pour se rendre aux autorités. Au-delà de cela, les permis de port d’armes légaux seront également révisés dans le cadre d’une nouvelle législation. Spajic a annoncé que les détenteurs de permis auraient jusqu’en janvier 2026 pour se soumettre à des contrôles de sécurité et de santé renforcés.

Les conséquences psychologiques et sociales de cette tragédie sont incalculables.

Vendredi marquait le deuxième jour d'une période de deuil national, qui devrait durer trois jours. À Cetinje, sept des douze victimes ont déjà été inhumées, alors que les équipes médicales s’efforcent de sauver la vie des blessés. Selon le centre clinique du Monténégro, trois personnes se trouvent dans un état stable et une autre est toujours dans un état critique.

Cette attaque a profondément ébranlé la nation, et le Premier ministre a souligné que « la tragédie de Cetinje est un lourd fardeau pour notre petit pays », touchant particulièrement les familles des victimes les plus jeunes, nées en 2016 et 2011. Ce n’était pas la première fois que Cetinje était touché par un acte de violence similaire. En 2022, un homme avait tué dix personnes, dont deux enfants, avant d'être abattu.

Le Monténégro est également confronté à une montée de la criminalité organisée, avec des conflits fréquents entre différents clans. En juin dernier, une explosion a causé la mort de deux personnes et des blessures à trois autres, toutes des membres de groupes criminels. De plus, fin septembre, un membre d’un clan a été abattu dans son jardin par un tireur embusqué à Cetinje.

Cette situation dramatique soulève des questions sur la sécurité et la réglementation des armes, alors que la population réclame des mesures immédiates pour prévenir de futures tragédies.