
Trump sous le feu des critiques : des expulsions jugées "outrageantes"
2025-04-17
Auteur: Julie
Des expulsions controversées
Un juge fédéral à Washington, James Boasberg, a dénoncé, le 16 avril, les actions de l'administration Trump, affirmant qu'elle avait sciemment ignoré son interdiction d'expulser certains immigrants. Cela a conduit à des accusations sérieuses d'"outrage au tribunal".
Cette situation s'est intensifiée après que le juge a suspendu, le 15 mars, toute expulsion fondée uniquement sur une loi de 1798 sur les "ennemis étrangers". À ce moment-là, plus de 200 personnes, prétendument membres du gang vénézuélien Tren de Aragua, étaient déjà en vol vers leur pays d'origine sans avoir eu la possibilité de contester leur expulsion.
La position de la Cour suprême
Le 8 avril, la Cour suprême des États-Unis a annulé cette interdiction, mais a statué à l'unanimité que les personnes expulsées devaient avoir la possibilité de contester leur expulsion en justice, ce que l'administration Trump avait initialement nié.
Cinq des six juges conservateurs ont convenu que les expulsés pouvaient contester sur leur lieu de détention, mais pas à Washington.
Des expulsions fulgurantes
Le juge Boasberg a souligné qu'au moment où il a rendu sa décision, de nombreuses personnes étaient déjà à bord d'avions, expulsées avant qu'elles ne puissent invoquer leurs droits. "Au lieu d'obéir à la décision du tribunal, le gouvernement a hâtivement poursuivi les expulsions", a-t-il regretté.
Il a donné à l'administration Trump jusqu'au 23 avril pour se conformer aux ordres judiciaires, avertissant qu'en cas d'inaction, il exigerait de connaître l'identité des responsables ayant ignoré l'ordre.
Une réaction de Trump sur les tribunaux
Trump, quant à lui, a exprimé sa colère face à une décision d'une autre juge fédérale qui a empêché l'annulation d'un programme protecteur pour plus de 530 000 immigrants venus de Cuba, Haïti, du Venezuela et du Nicaragua. "Que se passe-t-il avec nos tribunaux ? Ils ont totalement dépassé les bornes", a-t-il écrit sur son réseau social.
Les enjeux de l'immigration
Le président américain a fait de la lutte contre l'immigration illégale une priorité, décrivant la situation comme une "invasion" par des "criminels venus de l'étranger". Il a intensifié l'utilisation de la loi de 1798, qui n'avait été appliquée que pendant les périodes de guerre, pour renforcer sa position et son action.
Le cas de Kilmar Abrego Garcia
Dans un cas spécifique, Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien marié à une Américaine, a été expulsé en application de procédures d'immigration ordinaires. Le gouvernement a reconnu une "erreur administrative" concernant son expulsion, après qu'un ordre antérieur à son encontre ait été annulé.
Malgré cela, ils se sont lavés les mains de toute responsabilité, laissant entendre que c'était aux autorités salvadoriennes d'agir. Le président salvadorien, Nayib Bukele, a lui aussi déclaré ne pas avoir le pouvoir de le renvoyer aux États-Unis.
Enquête sur le respect des droits
Une juge fédérale a ordonné des auditions pour déterminer si l'administration a respecté ses obligations de faciliter le retour de Garcia. Pendant ce temps, le sénateur démocrate Chris Van Hollen a fait le déplacement au Salvador pour s'assurer du sort de cet homme dont l'expulsion a été qualifiée d'"illégale". Contacté, le vice-président salvadorien a affirmé n'avoir pas pu répondre à la demande de communication.