Technologie

Trump et Musk : Un Big Bang pour le programme spatial américain?

2024-11-16

Auteur: Julie

La vision de Mars plutôt que de la Lune ? La fermeture de centres de la NASA pour améliorer l'efficacité ? Avec le retour de Donald Trump, accompagné de son conseiller visionnaire Elon Musk, fondateur de SpaceX, le programme spatial américain pourrait entrer dans une ère révolutionnaire.

Ces deux milliardaires, connus pour leur penchant à défier les normes, partagent une ambition commune : laisser une empreinte indélébile dans l'Histoire, l'un des moteurs puissants de la conquête spatiale.

Le secteur spatial s'apprête à vivre des "montagnes russes", prédit George Nield, président d'une société dédiée aux activités spatiales privées. "Accrochez vos ceintures, et espérons le meilleur !"

L'intérêt de Donald Trump pour l'exploration spatiale n'est pas nouveau : durant son premier mandat, il a établi un commandement militaire de l'espace et a réactivé le Conseil national de l'espace, organe consultatif dirigé par le vice-président.

Le programme Artemis, visant à ramener les Américains sur la Lune d'ici 2026, a été annoncé pendant son mandat. Cependant, Trump a toujours fait preuve de scepticisme concernant la nécessité de passer par la Lune avant de se diriger vers Mars.

Lors de la campagne, il a promis : "Nous voulons atteindre Mars avant la fin de mon mandat". Un objectif qui semble réalisable pour l'optimiste Elon Musk, dont l'obsession pour la planète rouge est bien connue.

George Nield anticipe un possible "accélération" ou même "annulation" du programme Artemis au profit d'une concentration sur Mars. Un tel virage représenterait un véritable tremblement de terre pour un programme qui a déjà coûté plus de 90 milliards de dollars.

La mission Artemis 2, prévue pour faire le tour de la Lune sans atterrir, devrait décoller en septembre 2025. Néanmoins, cette réorientation pourrait être freinée par les ambitions lunaires de la Chine, que Trump critique régulièrement, qui cherche à s'installer au pôle sud lunaire, une cible également visée par les missions Artemis.

La question du véhicule spatial est également cruciale. La nouvelle fusée SLS de la NASA, pressentie pour ces missions, est critiquée par Musk pour son coût élevé et son absence de réutilisabilité, contrairement au Starship de SpaceX. Lors de son discours de victoire, Trump a même exalté les accomplissements de Starship, soulevant des interrogations sur son remplacement de la NASA.

Cependant, cela soulève des inquiétudes quant aux conflits d'intérêts potentiels, surtout avec l’influence grandissante d’Elon Musk, qui a investi des millions dans la campagne de Trump. Musk a aussi été placé à la tête d'une commission visant à réduire la bureaucratie gouvernementale, notamment celle des agences en lien avec SpaceX.

La situation est d'autant plus délicate puisqu’Elon Musk se plaint régulièrement des retards issus de la FAA, ce qui pourrait le pousser à prôner des réformes des normes environnementales.

Musk bénéficie de lourds contrats de la NASA pour transporter des astronautes vers la Station spatiale internationale et pour lancer des satellites pour le Pentagone, sans oublier les services qu'offre Starlink, son entreprise d'Internet par satellite.

Trump a également déclaré qu'Elon Musk "fournira des conseils et des orientations de l'extérieur du gouvernement", une tournure qui vise à atténuer les préoccupations quant aux conflits d'intérêt, met en garde la professeure de droit Kathleen Clark, qui craint l'interférence de Musk dans les attributions de contrats.

D'autres changements pourraient venir, comme la réduction du nombre de centres de la NASA, actuellement dix, bien que cela rencontre des résistances des sénateurs soucieux des emplois dans leurs États. Alors que l'espace a longtemps été considéré comme un domaine apolitique, l'intégration d'Elon Musk pourrait déclencher des réactions hostiles du camp démocrate.

Les missions de la NASA liées à l'étude du changement climatique seraient-elles également affectées ? La nomination d'un nouveau directeur de la NASA donnera sans doute des indications sur les orientations futures, mais aucun nom n'a encore été divulgué.

Le précédent directeur, Jim Bridenstine, un républicain, avait occupé ses fonctions avec une certaine efficacité, mais les défis à venir sous Trump et Musk risquent de redessiner une fois de plus le paysage spatial américain.