Travailler «gratuitement» 7 heures par an : une idée audacieuse pour sauver la Sécurité sociale
2024-11-14
Auteur: Julie
Au lieu de réduire le nombre de jours fériés, les sénateurs français proposent une solution novatrice pour renforcer les recettes de la Sécurité sociale. Dans le cadre du débat sur le budget 2025, une initiative a été présentée pour allouer aux Français sept heures de travail non rémunéré par an. Cet amendement, porté par Élisabeth Doineau, rapporteuse générale de la commission des affaires sociales, vise à soutenir le financement de la branche autonomie, notamment pour les personnes en situation de dépendance.
Selon Philippe Mouiller, président de la commission, cette proposition ne vise pas à abolir un jour férié, mais à intégrer ces heures supplémentaires dans le temps de travail normal. Lors d'une conférence de presse, il a souligné que l'objectif est d'engager un dialogue entre les employeurs et les syndicats pour définir la meilleure façon de mettre en œuvre cette mesure. "Cela pourrait se traduire par une journée de travail par an ou 1h40 par mois", a-t-il précisé.
Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, a qualifié cette initiative de "judicieuse" et a promis un examen attentif de la proposition. La flexibilité serait au cœur de cette démarche : les entreprises pourraient adapter ces heures en fonction de leurs besoins et de leur contexte.
En contrepartie de ce travail "gratuit", la contribution des employeurs à la solidarité pour l’autonomie passerait de 0,3% à 0,6%. Cette mesure pourrait générer près de 2,5 milliards d'euros supplémentaires pour la Sécurité sociale, une somme qui serait exclusivement dédiée à la branche autonomie. Cette décision est cruciale face à l'augmentation des dépenses liées aux soins pour les personnes âgées et en situation de handicap, en réponse au vieillissement de la population française.
Cette proposition ne manquera pas de susciter des débats passionnés, tant sur les modalités de mise en œuvre que sur l'éthique de faire travailler des employés sans compensation financière. Cela soulève également la question de la charge supplémentaire que cela pourrait imposer à certains secteurs déjà sous pression. Restez à l'écoute pour plus de développements sur cette proposition controversée qui pourrait redéfinir le rapport au travail en France.