Tramadol et codéine : Une ordonnance sécurisée obligatoire dès le 1er décembre, un bouleversement pour les patients !
2024-09-27
Auteur: Léa
À partir du 1er décembre 2024, tous les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine nécessiteront une ordonnance sécurisée pour leur prescription. Cette décision, annoncée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), vise à contrer les risques croissants de surdosage et de dépendance associés à ces puissants opioïdes.
L'ordonnance sécurisée, qui sera indispensable pour obtenir ces médicaments, répond à des normes strictes pour garantir l'authenticité et éviter la falsification. L'ANSM a observé une hausse alarmante des cas de dépendance, avec une transition notable : en 2023, 68 patients aux prises avec une dépendance ont déclaré le tramadol comme le principal responsable, contre seulement 4 en 2013.
Les médecins devront désormais limiter la durée de prescription de la codéine à un maximum de 12 semaines, identique à la limite imposée pour le tramadol. Passé ce délai, un nouveau passage chez le médecin sera nécessaire pour évaluer la poursuite du traitement. Cette mesure fait suite à des efforts précédents de réglementation qui, bien qu'importants, n'ont pas suffi à endiguer la crise de dépendance liée à ces substances.
En parallèle, en 2022, près de 17,3% des ordonnances suspectées de falsification étaient reliées au tramadol, tandis que 15,8% concernaient la codéine. L'augmentation significative des mentions associées au tramadol dans les ordonnances notifiées par l’addictovigilance souligne la nécessité d'une intervention réglementaire plus rigoureuse.
Pourquoi cette situation prend-elle une telle ampleur en France ? Comparé à la crise des opioïdes aux États-Unis, la situation en France est moins dramatique mais suffisamment préoccupante pour justifier des mesures sévères. L'ANSM, ainsi que divers experts en santé publique, soulignent qu'il est crucial de sensibiliser non seulement les prescripteurs mais aussi les patients aux dangers liés à l'usage de ces médicaments.
L’ANSM appelle également à une prudence accrue dans la prescription de ces médicaments, en recommandant aux médecins de prescrire pour des périodes plus courtes (entre 3 et 14 jours pour des douleurs aiguës) et de réévaluer le traitement tous les trois mois pour les douleurs chroniques. La mise en place de ces nouvelles mesures vise à protéger les patients tout en garantissant un accès approprié à ces traitements nécessaires.
Pour les patients, la vigilance est de mise : suivre scrupuleusement le dosage prescrit, ne jamais partager ses médicaments, et se préparer à des rendez-vous de suivi réguliers avec leur médecin. Le message est clair : une approche sécurisée et raisonnée est essentielle pour éviter les dérives liées à ces médicaments à risque.