
Tragédie évitable : un jeune homme meurt après que l'hôpital a négligé ses appels à l'aide
2025-08-25
Auteur: Emma
Une détresse ignorée
"J'ai l'impression de respirer à moitié..." Ce cri du cœur vient d'Estéban Vermeersch, 24 ans, qui a appelé le Centre-15 du Mans le 28 janvier dernier. Artisan boulanger à Mamers, il se débat face à une gêne respiratoire de plus en plus inquiétante. Sa mère, alarmée par son état, note ses symptômes, pensant qu'ils seront pris en compte par les soignants. Pourtant, à 22h32, le médecin au bout du fil reste désinvolte : "Je ne suis vraiment pas inquiet". Une conclusion tragiquement erronée.
Un diagnostic fatal
Estéban souffrait en réalité d'un pneumothorax spontané, une condition potentiellement mortelle causée par la présence d'air dans la cavité pleurale. Une intervention rapide aurait pu lui sauver la vie. Il présente le profil typique des jeunes hommes à risque : 1m85 pour 59 kg. Malgré ces indicateurs, le médecin évacue toute inquiétude, négligeant de recommander un suivi en cas d'aggravation.
La descente aux enfers
Deux jours plus tard, Estéban s'effondre à la maison après un arrêt cardiaque, plongeant sa famille dans le désespoir. La nuit précédente, son état s'était détérioré : il a vomi et ne pouvait plus se lever. Alors que sa mère composes à nouveau le 15, elle entend la même réponse : rien d'alarment, mais elle peut l'emmener si cela la rassure. Faible et pâle, Estéban s'écroule dans ses bras quand elle essaie de le transporter aux urgences.
Une lutte vaine
Dans une action désespérée, elle frappe à la porte de la voisine pour demander de l'aide et rappelle les secours. Elle commence immédiatement les massages cardiaques. Malheureusement, après cinquante minutes d'efforts acharnés et un transfert à l'hôpital, les médecins annoncent l'impensable : Estéban est mort. Sa mère, rongée par le chagrin, raconte avoir espéré toute la nuit, jusqu'à ce qu'on lui dise que son fils avait subi des lésions irréversibles.
Vers la justice
La famille, bouleversée par cette perte tragique, a sollicité plusieurs spécialistes pour examiner la situation. Tous s'accordent à dire que le diagnostic initial était catastrophiquement erroné. Le professeur L'Herr, responsable de la réanimation au CHRU de Brest, souligne un "défaut d'appréciation" dramatique. Estéban aurait dû être immédiatement dirigé vers les urgences.
Une plainte déposée
Me Vincent Sehier, avocat de la famille, annonce le dépôt imminent d'une plainte pour homicide involontaire auprès du parquet du Mans. Il insiste sur le fait qu'avec une prise en charge adéquate, Estéban serait toujours en vie aujourd'hui. Cette affaire met en lumière une faille préoccupante dans le système de santé : lorsque les accidents médicaux surviennent, les patients et leurs familles se heurtent trop souvent à un mur de silence.