
Tragédie en Charente : un éleveur succombe à un accident sur sa ferme et bouleverse le monde agricole
2025-04-04
Auteur: Sophie
Une immense tristesse s'abat sur la communauté agricole charentaise alors qu'elle perd l'un de ses piliers. Julien Maulévrier, un éleveur de 45 ans, est décédé après avoir été gravement blessé par un bovin sur son exploitation. Mardi dernier, il a été transporté au CHU de Limoges, entre la vie et la mort, suite à cet accident tragique survenu alors qu'il s'apprêtait à charger des animaux dans un camion pour l'abattoir.
Au moment de l'incident, Julien tentait de séparer un bœuf de deux vaches à travers une barrière lorsque le bœuf, prenant peur, l'a projeté violemment contre la barrière. Ce dénouement tragique a choqué ses nombreux amis et collègues, qui se souviennent de lui non seulement comme un agriculteur engagé, mais aussi comme une personne chaleureuse et communautaire. Pierre-Antoine Raimbourg, administrateur du Civam, exprime l’émotion collective ressentie : « C'est comme un coup de grisou dans une mine. Nous avons tous flâné près de cette barrière, mais lui n’a pas eu cette chance. »
Originaire du nord des Deux-Sèvres, Julien avait une histoire unique. Après avoir été animateur environnemental, il avait repris en 2014 la ferme de son beau-père, devenant un fervent défenseur de l'agriculture biologique et des pratiques agroécologiques. Membre fondateur de l’association Bio d’ici, Julien œuvrait sans relâche pour la promotion des producteurs biologiques dans le nord de la Charente. Jean-Luc Manguy, un autre membre fondateur, témoigne : « C’est une perte énorme pour nous tous, il avait un sens du collectif très fort. »
Il était également impliqué dans diverses initiatives, y compris la maison de l’agriculteur biologique de la Charente, et avait reçu un prix pour ses pratiques d’agriculture durable lors du concours agricole. Pierre Bousseau, vice-président de cet organisme, se souvient de Julien comme d’un homme plein d’idées novatrices et soucieux de diversifier ses activités.
Julien était passionné par la protection de l'environnement, ayant planté de nombreux arbres sur sa ferme, intégrant même un système agroforestier. Ses pratiques respectueuses de la nature ont non seulement favorisé la biodiversité, mais ont aussi permis de protéger les nappes phréatiques et de réduire l'empreinte écologique de son exploitation.
La tragédie met également en lumière le danger inhérent à ce métier, avec près de la moitié des accidents agricoles liés à la manipulation de troupeaux, comme l'indiquent les données de la MSA. Sa perte ne touche pas seulement sa famille mais également toute une communauté. Les voisins et amis se mobilisent pour prendre soin de ses bêtes, preuve d'une solidarité paysanne qui s'affiche dans les moments les plus sombres.