Une jeune femme américaine de 19 ans a tragiquement trouvé la mort au Texas en octobre 2023 après avoir consulté trois fois différents services d'urgence. Enceinte de six mois, son décès soulève des interrogations profondes sur les conséquences des restrictions imposées sur l'avortement aux États-Unis depuis 2022. Sa mère a partagé son chagrin, dénonçant les erreurs médicales qui ont coûté la vie à sa fille dans une interview accordée à ProPublica, rapportée par CNN.

Une négligence fatale

Après avoir quitté cet hôpital, la jeune femme a été transportée vers un autre établissement, où l'on lui a diagnostiqué une septicémie. Étonnamment, considérant que le cœur du fœtus battait encore, le personnel l'a renvoyée chez elle sans traitement. C'est lors de son passage au troisième hôpital qu'un obstétricien a proposé de réaliser deux échographies pour vérifier l'état de son bébé, retardant d'autant la prise en charge médicale cruciale. Il aura fallu deux heures avant que ses symptômes graves soient enfin pris au sérieux. Elle décèdera tragiquement peu après.

Des soins médicaux biaisés par la peur

L'annulation du droit à l'avortement au Texas pousse les médecins à être extrêmement prudents dans leurs décisions. En cas de décès du fœtus, ils craignent des poursuites judiciaires, ce qui incite nombre d'entre eux à éviter d'administrer des soins nécessaires aux femmes enceintes dans des situations critiques. Bien qu'il existe des exceptions pour sauver la vie de la mère, la peur des répercussions juridiques fausse les jugements cliniques.

Un enchaînement d'erreurs

Des investigations par des journalistes et des professionnels de santé ont révélé que le premier hôpital n'a pas réussi à déceler les signes précurseurs d'infection. Le second hôpital a derechef mal évalué la gravité de la septicémie, tandis que le troisième hôpital a mis en exergue des procédures administratives, retardant ainsi le traitement urgent. Chaque étape de ce parcours médical aurait pu être gérée de manière à prévenir cette tragédie.

Les conséquences dévastatrices de ce drame sont d'autant plus alarmantes quand on considère que de nombreuses femmes dans des situations similaires pourraient subir le même sort, surtout dans un contexte où l'accès aux soins médicaux est de plus en plus restreint. Si la jeune mère avait été traitée à temps, il est possible qu'elle et son bébé auraient survécu. Cette tragédie met en lumière les défaillances du système de santé face aux enjeux de la santé reproductive et appelle à une réflexion urgente sur l'accessibilité des soins.